Blog voyage : le bilan des 5 ans

De l’écri­ture à l’auto-édition, de l’in­dé­pen­dance édito­riale au déve­lop­pe­ment de l’au­dience, du loisir à la profes­sion­na­li­sa­tion, bilan pour les 5 ans de mon blog voyage.

Et voilà ! Lancé le 25 décembre comme un cadeau de noël (que je me faisais à moi-même), mon blog voyage a 5 ans ! On dit que les enfants qui gran­dissent sont les repères du temps qui passent. Je n’ai pas d’enfants, j’ai un blog et c’est aussi un bon marqueur temporel. Les anni­ver­saires et plus encore les fins d’années sont des bons moments pour se retourner et se rendre compte du chemin parcouru. J’avais envie (besoin ?) de faire le bilan de ces cinq ans pour y voir un peu plus clair sur la suite du programme… Il va y avoir du changement !

Avant le blog

Lorsque j’ai lancé les voyages de mat, je sortais fraî­che­ment de l’aventure beGlob (une startup qui voulait devenir le Face­book du voyage) pour laquelle j’avais pas mal voyagé et beau­coup écrit (une dizaine de guides). Toutes les startup ne deviennent pas licorne et beGlob a fini plutôt en sirène qui ne savait pas nager… Gloubgloubgloub.

De cet échec, j’ai tiré la conclu­sion qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. J’avais envie de faire les voyages qui me ressem­blaient. Pas une liste de choses à voir‑à faire qui découpent le voyage en tranches et le trans­forment en produit prêt à consommer, non. Je voulais raconter les inter­stices, les rencontres, les ambiances, les lieux pas forcé­ment touris­tiques… Écrire des récits de voyage, raconter des histoires, donner envie sans donner de recettes. Le contraire des guides en somme.

Mon projet de voyage à travers la diago­nale du vide était déjà en place mais pour convaincre des spon­sors et trouver des parte­naires, il me fallait quelque chose à montrer, un début de semblant d’audience, quelques statis­tiques sur les réseaux sociaux, des photos… Aujourd’hui, pour convaincre, on fait plus confiance aux chiffres qu’aux idées.

À lire aussi :  Un an de voyage, deux ans de boulot

Sur le blog en 2014 - Un peu d'urbex à Berlin

Les débuts du blog

Dans un premier temps, j’ai nourri le blog de mes voyages passésMon tour du monde à vélo (dont je n’ai pas raconté la moitié…), quelques souve­nirs marquants de trips en Irlande, le quoti­dien de ma vie à Berlin… En paral­lèle, je parta­geais les prépa­ra­tifs de ma future traversée de la France. L’itinéraire, ma vision du voyage, ce que j’en attendais…

À lire aussi :  Pour­quoi je pars sur la diago­nale du vide

Et puis faute de trouver les finan­ce­ments pour cette aven­ture, j’ai abattu ma dernière carte et lancé une campagne de finan­ce­ment parti­ci­patif. Un mois de travail acharné pour réunir les 7200€ destinés à financer le montage des portraits que je réali­se­rais pendant le voyage. Dans la balance, en contre­partie, le livre à écrire à la fin de ce périple. La campagne a été un succès d’estime et une belle soli­da­rité a vu le jour autour du projet. Avec plus d’une centaine de soutiens, j’avais de quoi aller au bout et j’étais trop engagé pour pouvoir me dédire. Il y aurait donc un livre !

Sur le blog en 2015 - 5 jours en autonomie dans les montagnes marocaines

Le luxe d’écrire pour ses lecteurs

Pendant un an et demi, j’ai partagé sur les pages de ce blog le quoti­dien de mon voyage en France à travers la diago­nale du vide et j’y ai mis du cœur. D’une part parce que le voyage dépas­sait mes espé­rances. D’autre part, parce qu’il s’agissait de la matière première dont le livre serait constitué. Pas de conces­sion aux tech­niques de réfé­ren­ce­ment qui vous dictent quels mots utiliser et quels sujets traiter, j’écrivais pour le plaisir de raconter mes décou­vertes à mes lecteurs, présents et futurs. Sur Insta­gram surtout, je postais aussi peu quoti­dien­ne­ment que possible la photo du jour, parfois sauvé par le manque de réseau ou l’absence de batterie. Je me passe très bien de ces fils à la patte que sont les réseaux sociaux, qui décon­nectent votre esprit de l’instant présent.

Et puis il y a eu le retour et l’écriture du livre, un sacré chal­lenge et une très belle aven­ture. 9 mois, « comme une gros­sesse ». 9 mois pour digérer ce voyage et essayer de lui donner un sens, une cohé­rence, comprendre ce que j’étais parti cher­cher, fina­le­ment…

À lire aussi :  On ne revient jamais d’un long voyage

Le monde de l’auto-édition

J’ai décou­vert le monde du papier, dont les charmes palpables n’ont rien à envier à ceux du digital, l’auto-édition et le façon­nage du livre grâce aux pouvoirs magiques de Manon (qui entre temps est devenue blogueuse elle aussi) et de Kat pour la jolie couver­ture peinte à la main…

De l’autre côté, le cauchemar de la tech­nique avec la mise en place de la boutique en ligne. Quand le livre est écrit, il faut le vendre ! Mon ami Etienne avait écoulé 10 000 exem­plaires de son récit de voyage auto-édité à travers l’Amérique, « À contre-pied », pour­quoi pas moi ? Peut-être y avait-il là un petit modèle écono­mique qui me permet­trait (enfin) de vivre de mes voyages

Vendre mon livre… J’avais désor­mais une bonne raison de promou­voir mon blog. D’auteur, j’ai remis la casquette de webmar­ke­teur, mon milieu « naturel ». J’ai ajouté celle d’attaché de presse, de confé­ren­cier et de réfé­ren­ceur, avec des résul­tats très grati­fiants.

Un beau succès d’estime

2000 bouquins vendus, des belles retom­bées dans les médias, une tren­taine de rencontres orga­ni­sées aux quatre coins de la France en librairie et sur des festi­vals, des retours très enthou­siastes de la part des lecteurs et un trafic sur le blog multi­plié par deux… À première vue, tous les feux sont au vert.

Mais la médaille a un revers : même avec 2000 livres vendus, finan­ciè­re­ment, c’est très compliqué. À la ques­tion « y a‑t-il un modèle écono­mique qui permette de vivre de ses voyages par l’écriture de livres », j’ai la réponse : non. En tout cas, pas encore… En tout cas, pas avec un seul livre. On dit que le premier opus sert à se faire un nom. Je ne sais pas si je me suis fait un nom, mais en atten­dant le deuxième, il va falloir financer le quotidien…

Sur le blog en 2018 - La sortie du livre et le début des salons

Tenir un blog, un loisir coûteux ou une source de revenu ?

Aujourd’hui, il me reste encore 1001 voyages passés à raconter et 1001 voyages futurs à vivre. Mais en cinq ans, mon blog est devenu un loisir coûteux. Ai-je envie d’en faire une source de revenus ? De moné­tiser mon trafic ? Comment et moyen­nant quels compromis ?

Les 5 ans du blog sont l’occasion de me poser ces ques­tions. Mon récent démé­na­ge­ment à Rome et la vie de famille qui va avec me poussent à faire des choix.

Pour gagner ma vie avec mon blog, il y a 4 façons de faire :

  • L’affiliation (toucher une petite commis­sion sur des liens marchands insérés sur mon blog)
  • Les articles spon­so­risés (écrits/hébergés sur mon blog pour le compte d’annonceurs)
  • La produc­tion de contenus (textes, photos, vidéos) réalisés pour le compte de desti­na­tions et diffusés sur mon/leur blog et mes/leurs réseaux sociaux
  • La vente de produits (au hasard, des livres, ou des voyages )

Et un défi majeur : garder mon indé­pen­dance édito­riale et faire les voyages qui me ressemblent.

Sur le blog en 2019 - Les sentiers d'art dans la province de Namur

Les travers (et les avantages) du business

Aux blogueurs, on reproche souvent le manque d’impartialité dés lors que le voyage et le contenu produit résultent d’un parte­na­riat rému­néré. La presse, qui propose sur une page l’article parlant de la desti­na­tion et sur l’autre la publi­cité en adéqua­tion, fonc­tionne pour­tant de la même manière.

Pour tous les médias se pose la ques­tion de l’indépendance. Raconte-t-on la même chose d’un voyage quand c’est la desti­na­tion qui paye ? Je suis persuadé que non. On ne mord pas la main qui nous nourrit. Pour­tant, dans un voyage, il y a aussi des décep­tions, des moments diffi­ciles, des rencontres désa­gréables… Alors ?

Alors les desti­na­tions qui dépensent du budget souhaitent appa­raître sous leur meilleur jour. Elles mettent donc tout en œuvre pour que le voyage soit aussi réussi que possible. Si tout a été préparé et décidé en bonne intel­li­gence, diffi­cile de rater son voyage et de revenir avec un papier énervé.

Le problème – mon problème – n’est pas là. Il est dans l’organisation.

Sur le blog en 2014 - L'Irlande à vélo

Les blogueurs en voyage organisé

Je reven­dique et j’aime diffuser l’idée qu’un voyage ne se résume pas à une succes­sion d’attractions touris­tiques et de pres­ta­tions sur mesure. Pour moi, voyager, c’est plus une posture, une certaine dispo­ni­bi­lité de l’esprit, une ouver­ture à l’imprévu.

À lire aussi : N’oubliez pas de vous perdre en voyage

Pour cette raison, mes articles sont d’abord des récits de voyage. Ce qui raconte le mieux un pays, un endroit, c’est ce que j’y vis et les rencontres que j’y fais. En suivant et en indi­quant des itiné­raires clé en main, cali­brés par les desti­na­tions, je perds cet esprit du voyage spon­tané que j’aimerais insuffler.

Il va s’agir de trouver le juste compromis entre l’un et l’autre, le pratique d’un côté, le sensible de l’autre. Plus d’infos pratiques, de conseils et de bonnes adresses, c’était juste­ment le souhait exprimé par une partie de mes lecteurs.

Réussir à conci­lier les deux, sacré challenge !

Sur le blog en 2015 - Repas de chasse dans l'Aube

5 souhaits pour les 5 ans à venir

  • Pour les 5 années à venir, je me souhaite de garder intact mon enthou­siasme face à la beauté du monde et mon plaisir à le décrire et à le partager. Le son, la photo, l’écriture sont mes passions et ce blog, une manière de les mettre au service de mon autre passion : les voyages.
  • Je me souhaite de réussir à déve­lopper mon audience en jouant avec les règles de Google et du réfé­ren­ce­ment sans sacri­fier ni le style ni l’intérêt des sujets traités.
  • Je me souhaite de gagner assez d’argent pour conti­nuer à exercer ce métier dans des condi­tions confor­tables, en tout cas plus confortables.
  • J’espère aussi réussir à accom­pa­gner d’autres voya­geurs sur des itiné­raires que j’aurais imaginés. Passer moins de temps derrière des écrans et plus sur le terrain, au contact des gens, à partager des choses en direct.
  • Enfin, j’espère réaliser encore quelques uns des grands voyages que j’ai en tête et honorer la promesse que j’ai faite à la dernière page de mon livre : « à suivre »…

Il y a du pain sur la planche ! 2020, à nous deux !

2020 sur le blog - Prêt pour de nouvelles aventures

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

Commentaires

Merci à Laurent du blog One Chaï de m’avoir redi­rigée vers cet article. Je retrouve le voya­geur de la diago­nale du vide que j’avais décou­vert dans un podcast. Je partage ton avis sur la ques­tion de l’in­dé­pen­dance. Avec une si belle plume, ou plus exac­te­ment un si juste choix de touches (mais c’est moins poétique), on ne peut que te souhaiter d’at­teindre tes objec­tifs. Bon anniversaire !

Merci Véro ! Ça fait plaisir que tu te souviennes. Peut-être le podcast était-il celui de Benoît, inti­tulé « La diago­nale du vide » ? Ce serait drôle parce que j’étais chez lui ce week-end !
Merci pour les encou­ra­ge­ments. Je ne sais pas si je vais les atteindre, ces objec­tifs, en tout cas je vais les poursuivre 😉

Merci Cédric ! Côté anni­ver­saire, on se tient, à quelques jours d’in­ter­valle ! Je compte bien ne pas m’ar­rêter en si bon chemin 😉 Peut-être même qu’il pour­rait y avoir un départ pour un voyage au long cours cet été… Je croise les doigts !

Merci Ted 🙂 Après avoir géré les clients pas contents, exigeants et pas toujours intel­li­gents, ton message me fait bien plaisir !
Je vais aller lire chez toi, je vois qu’on a des choses en commun… À bientôt l’ami !

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