Expérimenter le slow tourisme en France. Rencontrer ceux qui font swinguer les campagnes françaises. La diagonale du vide sera l’occasion de regarder la France différemment. En diagonale ?
« En France, il n’y a pas d’avenir. »
« De toute façon, c’est la crise. »
« La France n’est plus ce qu’elle était. »
Partout les mêmes rengaines. C’est la faute à, c’est à cause de. Ça me fatigue. Non, plus que ça. Ça m’énerve.
Chercher des alternatives
Ras-le-bol de ces discours plaintifs qui caressent notre pessimisme dans le sens du poil. Dans les baromètres de confiance en l’avenir, les français sont au même niveau que… les Irakiens ! Pourtant, des initiatives fleurissent partout, individuellement, à la marge. Des alternatives qui mènent leur vie dans leur coin et démontrent l’efficacité conjuguée des cerveaux, de la motivation et de l’huile de coude.
« On entend l’arbre qui tombe mais pas la forêt qui pousse »
dit un proverbe africain. Dans les années 70,
« On n’a pas de pétrôle mais on a des idées ».
Et aujourd’hui ?
Passer derrière les discours convenus
Le 11 septembre 2001, j’étais en Iran, dans les monts Elbourz. Accueil chaleureux, générosité prodigue dans cet endroit coupé du monde. L’Iran se révélait être un havre de paix.
Au journal télévisé iranien, j’apprenais la nouvelle des attentats du world trade center avec trois jours de retard. Des images d’avions s’écrasant sur des tours en flamme passaient en boucle dans l’indifférence générale. Sur internet, je prenais l’ampleur de l’émotion planétaire. Des dizaines de mails alarmistes m’encourageaient à quitter le pays au plus vite. Le jihad !
Dans ma moustache, je rigolais doucement. Depuis le début de notre séjour, les Iraniens étaient magnifiques. Jamais je n’avais reçu un tel accueil. Ce jour là, j’ai pris une leçon : un fossé immense sépare la réalité de l’image qu’on perçoit.
Voire le verre à moitié plein
En France aussi, on a des oeillères. Cette diagonale du vide, on nous la présente toujours sous le même angle : des paysans dépressifs, des retraités qui votent FN, des ouvriers licenciés.
Et si on prenait le contrepied ? En regardant la France en diagonale par le biais de ceux qui font, qui aiment, qui se passionnent. La société civile a le vent en poupe, les entrepreneurs sont les nouveaux héros de notre époque, on nous présente l’économie sociale, solidaire, collaborative comme l’avenir du capitalisme…
Je veux rencontrer ces pionniers qui réinventent la société. Les campagnes en sont plein. Quelles raisons les ont poussé à venir, à rester ? À travers leurs portraits, leurs histoires, autant de réponses à cette question.
Le voyage commence en bas de chez soi
Dans le monde du voyage, il est de bon ton de dire que « Voyager est un état d’esprit », que « le voyage commence en bas de chez soi »… Et puis tout le monde part chercher l’aventure, l’exotisme et l’inattendu au bout du monde.
C’est le défi de ce voyage à travers la diagonale du vide : faire un voyage exotique dans mon propre pays. Aborder ce super terrain de jeu en marge du tourisme de masse aussi ignorant et curieux que si je partais au Mali. Vivre au plus proche du terrain : découvrir les paysages à une échelle humaine, ressentir la distance et le temps, laisser leurs chances aux petits chemins et aux rencontres imprévues.
Dans les brochures touristiques, ils appellent ça le slow tourisme. Je vais tenter d’être le touriste le plus lent de France pendant un an. Départ imminent !
Voyage accompli ! Curieux de découvrir ces 18 mois dans la France des campagnes ?