Le vrai défi d’un tour du monde, c’est le retour

Le retour d’un tour du monde est le moment le plus diffi­cile. Comment revenir sans se faire avaler par la routine ? Mon expé­rience et trois conseils.

Le moment le plus diffi­cile d’un tour du monde, c’est le retour. Peut-on revenir sans se faire avaler par la trivia­lité d’une vie bien réglée ? Comment être à la hauteur des petits riens que le voyage vous apprend et qui changent la vie ? Sacré challenge…

Après dix-huit mois de voyage autour du monde, l’idée me terri­fiait de me retrouver télé­trans­porté d’un coup de baguette magique à Roissy-Charles-de-Gaulle. Mon sas de décom­pres­sion ? L’océan atlan­tique, l’isolement d’une cabine passager et l’allure lente d’un porte-container.

Sur le pont arrière du Grande Atlan­tico, je contemple le panache d’écume que laisse dans son sillage ce pachi­derme des mers. Hypno­tisé, mon esprit vaga­bonde de souve­nirs en souve­nirs. Il suffit d’un détail pour lancer la loterie de ma mémoire. Menta­le­ment, je fais tourner une roue dont chaque case est une petite tranche de vie. Dans ce diapo­rama, je zappe ou savoure chaque image à ma guise, chaque détail en appe­lant mille autres qui se bous­culent. Je joue au « je me souviens… »

L'horizon du salar d'Uyuni

Du tour du monde, je me souviens…

Je me souviens du goût suave et sucré des cigares de Piñar del rio ; des bruits de la forêt emplis­sant notre case à Mako, après l’orage ; du ciel orange psyché­dé­lique en haut du volcan Tourialba ; du lac de nuages et des cascade de vapeur déva­lant les pentes des monts Elbourz ; des plaques de sel qui chucho­taient sous nos pneus dans le salar d’Uyuni ; du silence du Sahara.

Tous ces endroits qu’il nous a fallu mériter ; toutes ces récom­pense, toujours à la hauteur de l’effort.

Je me souviens de ces riens qui pour nous étaient tout : une soupe et un petit paquet de gâteau avalés goulû­ment après une journée de vélo sur l’altiplano boli­vien ; quelques gorgées d’eau tiède bien­fai­santes bues dans l’outre en peau de chèvre sous la chaleur du désert mauri­ta­nien ; mes muscles apaisés, allongé sous la tente au terme de la première journée d’ascen­sion sur les pentes népa­laises ; une douche après sept jours de vélo lors de notre traversée de la Chine par la Mongolie intérieure.

Les bonheurs simples du voyage

Tous ces petits bonheurs m’ont révélé la valeur des choses les plus simples mais les plus essentielles.

Par dessus tout, je me souviens de l’hospitalité sincère et spon­tanée croisée si souvent sur notre route ; d’Abdelahim qui nous avait déjà invités sous son toit avant même de connaître nos prénoms dans le train le plus long du monde ; d’un lit installé au milieu de la cour, à la belle étoile, au milieu des vaches de l’Utar Pradesh ; du matelas de cageots de pommes de terres spécia­le­ment concocté par nos hôtes péru­viens ; de ces voitures qui s’arrêtaient pour nous offrir parts de pastèques, bonbons et thés à la menthe sous le soleil d’Iran.

Diffi­cile d’oublier l’humanité de tous ces gens que nous avons rencon­trés et les yeux plein de malice des petits vieux assis sur leur banc, sereins, l’air en paix avec eux même.

À lire aussi : Pour­quoi je suis parti faire le tour du monde ?

Être à la hauteur de ce que le voyage enseigne

C’est ça, être de retour d’un tour du monde. Tourner une page et revenir chez soi comme dans un nouveau monde.

Ailleurs, tout semblait possible. En reve­nant, j’ai l’impression d’être de retour dans un monde figé où l’enthousiasme se heurte au poids des statuts, des habi­tudes et des normes de sécu­rité ; un monde arro­gant qui se place du haut de son hégé­monie maté­rielle, poli­tique, cultu­relle en donneur de leçon ; qui regarde l’étranger de travers ; qui ne se connaît plus lui même que par procu­ra­tion, à travers le prisme défor­mant de médias qui font peur ; qui sombre lente­ment dans la psychose et se claque­mure derrière des digi­codes, des doubles grilles et des inter­phones. Un monde riche, obnu­bilé par l’argent, dont le trésor est planqué dans un coffre et qui vit dans la peur qu’on vienne lui voler.

Je croyais avoir accompli le plus dur. Je me suis trompé.  Le retour de tour du monde, c‘est ça le vrai défi ! J’ai peur de ne pas être à la hauteur de ces petits riens que le voyage m’a appris et qui changent la vie. Dans quelques heures, le bateau arrive au port d’Amsterdam. J’angoisse comme si j’arrivais en terre inconnue.

Zicos aveugles à La Paz

Reprendre pied avec la réalité

Et me voilà sur la terre ferme, perplexe et déphasé. Tout est riche, propre, orga­nisé… Après les villages de brousse et les pistes afri­caines, le contraste est sidé­rant. Ici, il y a du goudron partout, jusque sur les pistes cyclables ! Une forêt de feux rouges règle la circu­la­tion. Même les vélos disposent de leurs propres petits feux de signa­li­sa­tion. Si je racon­tais ça dans le Fouta Djalou, ils parti­raient d’un grand éclat de rire, c’est sûr.

Et pour­tant ! Quel bonheur, ces routes plates qui permettent de trans­porter une bouteille de vin sans la réduire en miette ! Je redé­couvre toutes les saveurs que j’avais oubliées. Radis, laitues, rillettes, jambon persillé, andouille de guémené, brie de melun, crotins de chavi­gnol, fourme d’Ambert, piti­vier, reli­gieuse au café, clafoutis aux pruneaux… Je ne me lasse pas d’écrire ces noms qui chantent à mon palais. Chaque pique-nique est un festin. Ma traversée de la France est une renais­sance. Gusta­tive, au moins…

Et puis voilà, il fallait bien que j’arrive. Après 23000 kilo­mètres à vélo et 18 mois sur la route, c’est la fin du voyage. Sans effu­sions, sans clap de fin, je suis de retour chez moi et rien ne semble avoir changé. Je range le vélo dans le cabanon, défais mes sacs, jette mes haillons, enfourne la tente dans le placard.

Le tour du monde est fini. Je suis de retour. Place à la vie ordi­naire.

Le ponton

Commentaires

Je suis bien d’ac­cord, le retour est le plus diffi­cile et le voyage n’est que plaisir et bonheur : bonheur de prendre son temps, bonheur de ces rencontres fugi­tives ou plus longues qui réchauffent le coeur, bonheur de voir ce qu’un simple sourire peu provo­quer… Même après un mois de voyage deux fois par an, sans avoir envie d’un tour du monde, le retour, même s’il a la saveur des retrou­vailles, est toujours le plus diffi­cile : ces inconnus qui vous regardent avec curio­sité et détournent le regard dès que vous le croisez, cette absence de sourire, ces préjugés (elle est bizarre elle, de voyager comme ça toute seule, non ?), l’envie couplée à la jalousie, tout ce flot inces­sant de ques­tions et de demandes des vagues connais­sances (« tu DOIS nous préparer un diapo­rama en nous racon­tant ton voyage » / « tu sais que j’ai un blog où je raconte tout ? »). Ma façon de voyager révo­lu­tionne ma vie de tous les jours, géné­ra­le­ment posi­ti­ve­ment, mais malheu­reu­se­ment pas que, parce que juste­ment il n’y a pas de petite case où ranger quel­qu’un comme moi dans ce monde figé et confor­miste que tu décris si bien…

Et oui, c’est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’as­sumer l’image du voya­geur un peu en rupture !
Il y a une petite phrase de René Char que j’aime bien : « Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront ».
Il faut rester attentif à sa petite voix inté­rieure ! Merci d’être passé par là miss 🙂

Pour ma part, j’avais peur que le retour soit diffi­cile, mais il ne le fut pas vrai­ment. Peur que tout semble fade. Ce qui était dans mon assiette l’a été pendant quelques semaines, avant de me réha­bi­tuer à manger des plats peu ou pas épicés. Mais en fait, ce qui m’a le plus « choqué » au retour, c’est de trouver des SDF dans les rues de Paris. Évidem­ment, je les avais vus avant de partir, mais au retour, ça me semblait encore plus criant que déci­dé­ment, quelque chose ne tour­nait pas rond sous nos lati­tudes. Des SDF, on ne l’ac­cepte nul par, mais il est des pays où on peut le comprendre. Mais en occi­dent, non, on ne peut pas, on ne devrait pas pouvoir. Et pour­tant, le temps passe et on s’y habitue à nouveau 🙁 On oublie nos révolte d’un instant pour se fondre à nouveau dans notre société.

Je crois qu’on n’ou­blie pas ce qu’on a vu. On vit avec. Toi en Inde, tu as du côtoyer la misère la plus noire, non ?
Moi non plus nulle part je ne comprends la misère. Pas plus ailleurs que chez moi. Mais ce qui me touche, chez les SDF de nos lati­tudes, c’est leur déchéance. Il m’a semblé qu’ailleurs, les gens pauvres gardaient la tête haute. Chez nous, au contraire, ils sont plus bas que terre.
C’est ce que dit Saint-Exupéry dans les dernières pages de terre des hommes (un de mes livres culte) : « Des géné­ra­tions d’Orientaux vivent dans la crasse et s’y plaisent. Ce qui me tour­mente, les soupes popu­laires ne le guérissent point. Ce qui me tour­mente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assas­siné. Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’Homme. »

Cet article est extrê­me­ment bien écrit !
Tu le dis ci bien, il suffit juste de le lire diffé­rem­ment : le défis d’un tour, c’est le re-tour. J’adore rentrer chez moi, et le retour est toujours agréable car je me mets au défi après quelques semaines, mois ou années, de repartir pour un nouveau tour 🙂 En sachant que je vais repartir, le retour à la réalité du précé­dent tour best beau­coup plus simple. Ca fait beau­coup de fois le mot tour pour 3 phrases, je suis d’accord.

Hello Tugdual ! Cette fois on se retrouve chez moi 🙂
Merci pour ton commen­taire. Oui pour moi aussi, le retour a été un vrai bonheur. Retrouver les bons petits plats fran­çais et pouvoir m’ex­primer avec finesse, pouvoir faire des blagues en étant sûr d’être compris, ça n’a pas de prix.
En revanche, j’ai plutôt raté mon redé­col­lage. J’es­pé­rais faire quelques sous avec tout ce que j’avais récolté de textes, de musique et de sons durant mon voyage. Ca n’a pas marché. J’ai mis 4 longues et dures années avant de repartir, et encore, sans retrouver la même liberté d’ac­tion. Je cherche encore le moyen de gagner ma vie en voya­geant. Pour moi, le défi, ce n’est pas les voyages, mais la sédentarité.
Tu serais pas un peu laca­nien, avec tes jeux de mots ? 😉

J’ai pour­tant long­temps cherché, mais je suis une vraie bille en fran­çais et je ne suis pas capable de mettre une défi­ni­tion sur « laca­nien », mise à part le fait que j’avais rejoins la bande à Freud.

Pour être rentré il y a de cela 1 mois, je me retrouve entiè­re­ment dans le § « Etre à la hauteur de ce que le voyage enseigne »
Tes mots sont d’une justesse et expriment bien un déca­lage que beau­coup de voya­geurs au long cours sentent lors­qu’ils « rentrent ».
Quelque chose ne tourne pas rond est ce que je me tue à dire autour de moi en ces temps-ci. C’est le vrai « choc » auquel je ne m’at­ten­dais pas vrai­ment sur cet aspect alors que pour le reste, je m’y atten­dais plus ou moins (fossé qui se creuse avec famille/amis, percep­tions et regards diffé­rents etc…)
Par contre, tu cites reprendre pied avec la réalité. Je nuan­cerai le titre en citant : reprendre pied avec une ancienne réalité, laissée de côté le temps d’un long voyage boule­ver­sant ton regard sur le monde.

et pour terminer sur la société et ses maux, l’enjeu pour le voya­geur au retour est de devoir accepter que le système est impar­fait, mais qu’il n’y a pas mieux pour le moment.…. à chacun de trouver une juste adaptation..

Merci Emma­nuel 🙂
Ah oui, c’est vrai qu’au retour on a tendance à pointer du doigt tous les dysfonc­tion­ne­ments et à énerver ses proches avec ses petites phrases et son air de donneur de leçon 😉
Je me suis très vite censuré. Car, oui, ce qui change c’est d’abord ton regard. La réalité, elle, n’a pas changé. Ses imper­fec­tions nous sautent juste à la figure. Qu’il y ait mieux ou pas, fina­le­ment peu importe. Ce qui compte, c’est d’être en phase avec soi même (et c’est pas tous les jours facile !).
Bon retour Emma­nuel et bonne adaptation !

Le titre de ton article est vrai­ment très bien choisi et résume parfai­te­ment le véri­table défi d’une telle aven­ture. Partir n’est fina­le­ment pas si diffi­cile. Aban­donner pour un temps et s’al­léger est une sensa­tion telle­ment agréable qui permet de se concen­trer sur l’essentiel.
Mais revenir, quelque part c’est « renoncer » à cette fruga­lité, tourner une page… et ouvrir un nouveau chapitre. Le voyage au lent court, comme tu le dis très joli­ment, vous trans­forme et au retour un choix s’im­pose. Peut-on conti­nuer comme avant ? Chacun trou­vera sa réponse et devra en quelque sorte se réinventer !

Salut Mathieu !
Tu me fais penser à Titi Robin, un musi­cien que j’aime beau­coup et dont une phrase avait fait tilt :« Ses peines, ce qu’il imagine de l’amour, puis ce qu’il en fait, ses souve­nirs heureux ou amer qui lui collent au train, le goût de la beauté, le prix d’une vie debout, voilà ce que raconte ma musique. le vrai voyage est inté­rieur. La musique se nourrit à cette source, au creux du coeur, sous l’étoile, car il n’y a pas d’ailleurs meilleur ni d’âge d’or dans le passé ».
J’es­père que tu as réussi à te réinventer 🙂

Je suis bien d’ac­cord!! Quand je partais réaliser mon tour du monde, des amis me disaient que j’étais « coura­geux ». Je ne me sentais pas spécia­le­ment coura­geux, plutôt chan­ceux de pouvoir quitter boulot, appart, avec des économie et sans dettes, en sachant qu’à mon retour je pour­rais trouver du boulot… Chan­ceux. En revanche, quand je suis rentré il y a 1 an et 2 mois, c’est bien là où j’ai ressenti qu’il me faudrait du courage pour revenir à Paris. Revenir sans rentrer dans la routine, cultiver tous les ensei­gne­ments décou­verts sur la route dans le terreau peut-être pas très propice de la vie d’avant… Là il faut faire preuve de courage.
À mon retour, je m’étais pris deux mois pour m’écrire mes impres­sions à ce moment-là ; Histoire d’avoir une trace de mon état d’es­prit. https://itunes.apple.com/fr/book/partir-verifier-si-la-terre/id643196454 Ce n’est pas de la grande litté­ra­ture, mais c’est un plaisir de pouvoir le bouquiner de temps à autres et réviser ce que j’avais appris. 🙂

Après 6 mois de voyage, nous conten­tant de l’Eu­rope, nous avons fait un passage en France et inclus quelques jours avec la famille. C’est horrible cette sensa­tion de ne jamais être parti, d’être de nouveau coincé à la même place.
Nous sommes repartis rapi­de­ment, déçu et irrité par cette confron­ta­tion avec un monde qui n’a pas bougé, pas évolué.
Un autre retour est déjà prévu, trop vite, trop proche, inéluc­table. La seule chose qui nous fait accepter la situa­tion, l’idée de repartir. Pas sur que ce soit la meilleure façon d’ap­pré­hender les choses, c’est la seule que j’ai pour le moment.
Mais il ne faut pas oublier que la France peut être géné­reuse, surpre­nante, déli­cieuse, exotique. Il faut juste garder les yeux ouverts, même quand tout le monde baisse la tête et se tait. Bon courage.

Hello Tiphanya 🙂
Peut-être que si vous vous sentez coincé en France, c’est que vous avez besoin d’aller vivre à l’étranger, non ?
On ne peut pas repro­cher aux autres leur immo­bi­lisme. Mais si vous, vous avez des idées, faites ce qui vous chante. « Soyez le chan­ge­ment que vous voulez voir dans ce monde », disait Gandhi.
Quant à la France géné­reuse, déli­cieuse et exotique, c’est préci­sem­ment le thème de mon prochain voyage à travers la diago­nale du vide ! Tu vois, on est raccord 😉
Bon vent (dans le dos), miss !

Salut Math,
Pas évident que de reposer les pieds sur terre 🙂
Avec le voyage notre niveau de conscience s’élève et avec le retour il faut réap­prendre à vivre au milieu de gens dont la conscience beigne dans le mensonge de la société jour et nuit. Le défit c’est d’une part de rester soi même, de rester dans la vrai, de ne pas céder à la lâcheté en réin­té­grant le moule ou en repre­nant la route par défaut. D’autre part d’éveiller les consciences en montrant l’exemple, en ne cédant plus aux aber­ra­tions de notre société.
Ce qui signifie aucu­ne­ment que tout voya­geur est dans le vrai post voyage puis­qu’une bonne partie ne peuvent plus envi­sager la vie sans voyage et retombent par consé­quent dans l’illu­sion de notre société : la dépen­dance à une source de bien être exté­rieur qui ne vaut pas mieux que la dépen­dance aux biens maté­riels, puisque le méca­nisme psycho­lo­gique qui se trouve derrière est exac­te­ment le même.
Comme je l’avais écrit dans mon article trai­tant du sujet, c’est au retour qu’il faut faire preuve de force, certai­ne­ment pas sur la route et dieu sait qu’il faut l’être pour assumer d’avancer à contre courant passant constam­ment pour un marginal. Mais si tu aime réel­le­ment le monde que tu viens de traverser, tu assumes car à l’évi­dence ta présence n’est pas tout à fait inutile au sain d’une société malade qui se rapproche chaque jour un peu plus du préci­pice, toute néga­ti­vité gardé ;).

Hello Bertrand ! Merci pour ton commen­taire qui me donne l’oc­ca­sion de mettre les pendules à l’heure.
Eveilleur de conscience ? Bigre, j’es­père bien que non ! S’il y a bien quelque chose que je déteste, ce sont les donneurs de leçon, les faiseurs d’opi­nion et autres gurus. Que des exaltés pensent avoir percé le mystère de la vie, grand bien leur fasse. Mais qu’ils s’avisent de venir me faire l’ar­ticle et je deviens désagréable.
Sur mon blog, je souhaite raconter des histoires et partager un point de vue personnel avec ceux qui auront la curio­sité de me lire. Point. A chacun ses envies, ses recettes, ses blocages et ses raisons d’agir. Je ne suis pas un juge, encore moins un prophète.

Bonsoir,
J’ai décou­vert ton blog ce matin et hormis le fait d’avoir lu des choses qui ont fait écho en moi (je n’ai pas fait de tour du monde et pour­tant, j’ai un mal de chien à m’ac­cli­mater à certains aspects de la société occi­den­tale…), j’ai été très touchée par ton style d’écriture.
Tu sais donner une couleur aux mots, leur donner vie, leur donner corps, tes textes semblent couler de source.
Alors juste merci pour ce partage 🙂

Hello,
Un très beau voyage que tu as fait et je comprends ce que tu es en train de vivre pour l’avoir vécu il y a 8 mois en arrière.
Au début on est un peu perdu, effrayé et puis chasser le naturel il revient au galop. Mais tous ses souve­nirs, toutes ses rencontres on fait de toi quel­qu’un de diffé­rent et tu vas voir la suite c’est que du bonheur… Très certai­ne­ment que tu repar­tiras (j’en suis même sûr) mais il est parfois bien de poser ses valises dans un endroit familier.
Peut être qu’on se croi­sera sur les routes de France, ou du monde 😉
« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité » Antoine de St-Exupéry

Merci Virginie !
Tu ne crois pas si bien dire : je suis déjà parti, reparti, re-reparti… Et le prochain départ est pour bientôt (clique donc dans le menu sur « la diago­nale du vide » !
Au plaisir de te croiser ici ou ailleurs 😀

Le retour « à la vie ordi­naire », c’est bien ce qui peut effrayer lorsque l’on a dans la tête de faire un tour du monde. Pour ma part, c’est une des raisons qui me font encore hésiter car un tour du monde ne doit pas être qu’une paren­thèse dans une vie mais contri­buer à un enri­chis­se­ment personnel qui nous permet d’avancer encore plus fort et plus serei­ne­ment, avec pour­quoi pas l’op­tique d’un chan­ge­ment radical. Mais bon, pour une raison ou une autre, ce n’est pas toujours réalisable…

Hello Steph ! Ce serait dommage de se priver du plaisir de faire un tour du monde par peur du retour. Si ce retour n’est pas toujours facile à vivre, c’est juste­ment parce qu’on se trans­forme pendant le voyage. On pousse de nouvelles portes, on apprend beau­coup sur soi, on rela­ti­vise. De retour, tout ça a un impact sur sa manière de voir les choses. Si le tour du monde n’est qu’une paren­thèse, c’est une sacré­ment belle paren­thèse ! Je ne connais personne qui ai regretté son départ. Ensuite, c’est vrai qu’il y a des contraintes qui peuvent rendre ce départ diffi­cile. Mais tout est ques­tion de choix et de prio­rité. Je crois que ceux qui partent ont tout simple­ment VRAIMENT envie de partir. Si tu savais le nombre de fois que j’ai entendu « Moi aussi, je rêve de faire le tour du monde, mais… » suivi d’une litanie de raisons plus ou moins valables.
Moi mon conseil, si tu as vrai­ment envie, c’est de te lancer. Tu ne le regret­teras pas ! Et puis le retour, ça s’an­ti­cipe, ça se prépare. Moi j’avais pas trop préparé 😉
Merci d’être passé par là 🙂

Salut !
Je rentre de près de 10 mois d’un voyage en soli­taire et j’ai beau­coup aimé ta façon d’ex­primer ce retour, ton retour.
Reprendre les habi­tudes d’avant me surprend aussi après tout ce qu’on a pu vivre. Alors oui, la France offre beau­coup de belles choses, la Culture, la Sécu­rité, la Santé … Mais à côté de ça, les gens semblent telle­ment blasés ! Et arriver aux moments des fêtes où tout le monde cherche déses­pé­ré­ment à consommer, dépenser… Bref, pour ma part, j’es­père repartir et cette fois sûre­ment rester à un endroit précis.
Je trouve aussi étrange que beau­coup abordent le voyage comme une fuite. N’est ce pas fuir la réalité que de se laisser happer par une société où l’on ne prend même plus le temps de savoir qui l’on est vrai­ment et en suivant un mouve­ment de foule parce « c’est conforme ».
Bref, et toi que fais-tu main­te­nant ? De retour sur la route ?
Amicalement,

Salut Flo ! Welcome back 🙂
C’est vrai que les fêtes de fin d’année ont un petit côté surréa­liste quand on rentre de desti­na­tions où la simpli­cité est de mise. Mais il faut voir le bon côté des choses : c’est une période pour se rassem­bler et voir la famille. Et puis aussi pour bien manger – ça compte pour moi 😉
Fuite ou pas… Chacun prend la route avec ses bonnes ou ses mauvaises raisons. On se rend compte assez vite qu’il n’y a pas d’ailleurs meilleur ou pire. Il y a des endroits où l’on se sent bien ou pas, et libre à chacun de cher­cher son petit coin de paradis, où qu’il soit.
Moi j’ai tenté pendant 10 ans l’ex­pé­rience de la vie séden­taire à Paris. J’y ai laissé quelques plumes et fina­le­ment perdu du temps.
L’année dernière, j’ai quitté la moro­sité de Paris pour Berlin où j’ai retrouvé le sourire. Et je reprends la route au prin­temps pour un périple d’un an en France ! Olé !
Ecouter ma petite voix inté­rieure, c’est un des trucs que j’avais appris en voyage. J’au­rais du faire de même une fois de retour. Ce qui compte au final, c’est de se sentir à sa place, non ?

Salut !
J’en­tends beau­coup de bien de Berlin ! Pour ma part, je lorgne sur la Bolivie et pense retourner m’y installer.
Sympa la photo du Salar. C’est telle­ment beau avec toutes les lagunes. J’y avais croisé qques personnes en vélo. Impres­sion­nant ! C’est fina­le­ment en voya­geant qu’on se dit que « Rien est impossible ».
Bonne route !
🙂

Bonjour nous sommes en tour du monde depuis 19 mois. Nous avons exploré le conti­nent améri­cain de Los Angeles a ushuaia en passant par le Mexique jusqu.au Chili…autant vous dire un défi mais aussi une quête d.un autre soi. Nous avons complè­te­ment changé notre regard sur les choses. Lorsque nous avons achevé cette partie du monde nous avons orga­nisé un petit stop en France pour changer nos sacs et se préparer pour l’Afrique (visas, anti­pa­lu­déens, Check pu complet…), et ce retour fut un véri­table choc. Car nos nouveaux yeux ont vu ce que nous nous refu­sions proba­ble­ment de voir depuis toujours, et nous avons baigne dans l’in­com­pre­hen­sion, une partie de nos proches nous ont trouvé telle­ment trans­formé qu’ils ont rompu les liens.
Nous avons repris notre route, et c’est depuis ma chambre d’hôtel ventile came­rou­naise que j.ecris ces lignes ! Le retour peut s’ex­pli­quer par le syndrome d’Ulysse, le monde que vous quittez lorsque vous voyagez, ne change pas il reste figé, en revanche vous c’est l’in­verse. Sachez le

Salut Nad(ia ? Nadège ?) Ah c’est bien ça de rentrer en France entre deux conti­nents. Nous aussi on avait fait ça et ça nous avait permis de remettre un peu les pieds sur terre et les pendules à l’heure. C’est clair, c’est un défi de rentrer. On voit notre monde diffé­rem­ment. Reste à savoir ce qu’on fait de cette « nouvelle conscience »…
Je ne connais­sais pas le syndrome d’Ulysse, merci pour la décou­verte. C’est quand même un peu too much de l’ap­pli­quer aux voya­geurs de retour, je trouve. Si effec­ti­ve­ment, tu peux ressentir ce même déca­lage par rapport au monde qui t’en­toure et ce senti­ment d’échec de ne pas réussir à t’in­té­grer, en revanche, contrai­re­ment aux migrants, quand vous revien­drez, vous serez chez vous, vous aurez un toit, des amis (T’in­quiète ! Les bons amis restent), un envi­ron­ne­ment fami­lier… Vous serez quand même de retour dans un monde dont vous connaissez les codes, dans lequel vous êtes intégré, et passé le choc, vous trou­verez une manière de composer, de vivre diffé­rem­ment, sûre­ment plus en accord avec vos envies et vos convictions.
Bon voyage en Afrique, vous allez encore vous manger quelques marmites de dépay­se­ment ! Je ne connais pas le Came­roun, mais c’est un pays qui me titille pas mal… Bon vent !

Effec­ti­ve­ment, le retour est plus diffi­cile. Je te comprends parfai­te­ment. Après un tour du monde riche en émotion, c’est vrai­ment compliqué de reprendre la routine. Il faut du courage. A+

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

10 Partages
Partagez9
Enregistrer1
Tweetez