Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy

L’artiste de land art Andy Gold­sworthy a crée Refuge d’art, un itiné­raire qui traverse les paysages spec­ta­cu­laires de la réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence.

Dans les Alpes de Haute-Provence, l’artiste de land art Andy Gold­sworthy a épar­pillé des œuvres que l’on découvre à pied au fil d’une randonnée d’une dizaine de jours : Refuge d’art. L’itinéraire qui compose une seule œuvre d’art traverse les paysages spec­ta­cu­laires de la réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence.

J’ai décou­vert le travail d’Andy Gold­sworthy dans le film Rivers and Tides du cinéaste Thomas Riedel­sheimer (à voir ici puis . Atten­tion, c’est beau !). Sa proxi­mité avec la nature et les lieux avec lesquels il travaillait, son atten­tion à la place de l’humain, le rôle du temps dans sa démarche… Quelque chose a résonné en moi.

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Le refuge des thermes

En décou­vrant les œuvres d’Andy Gold­sworthy, j’ai eu l’impression que cette randonnée sur les refuges d’art appor­te­rait quelques réponses à mes ques­tions : comment donner au visi­teur l’envie de partir, lui livrer des indices sans pour autant lui donner toutes les clés, l’inciter à faire lui aussi son propre voyage. Je me suis promis de réaliser cette randonnée un jour. 

Le petit post-it sur le coin de mon écran est resté accroché quelques années avant de tomber. C’était l’automne. Il était temps de se lancer.

  1. Refuge d’art : une œuvre dans le territoire
    1. Le musée Gassendi
    2. Réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence
    3. Refuge d’art et la collec­tion hors les murs
  2. Andy Gold­sworthy et le land Art
    1. Andy Gold­sworthy
    2. Le land art
    3. Les œuvres d’Andy Goldsworth
  3. La randonnée land art
    1. Le récit, étape par étape
    2. Orga­niser une randonnée land art

Refuge d’art, une œuvre dans le territoire

À l’origine, il y a la rencontre de l’art et de la géologie. Celle de Nadine Gomez, géologue de forma­tion qui arrive à Digne-les-bains en 1988 comme conser­va­trice du musée Gassendi ; celle de Guy Martini, direc­teur et fonda­teur de la réserve géolo­gique de Digne créée en 1984.

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Picnic dans le géoparc de Haute-Provence

Le musée Gassendi

Dans l’esprit des cabi­nets de curio­sité, le musée Gassendi fait dialo­guer l’art, la science et la nature à l’image de son inspi­ra­teur, l’astronome, philo­sophe, bota­niste Pierre Gassendi.

Sa nouvelle conser­va­trice souhaite l’intégrer dans le terri­toire en faisant sortir ses collec­tions hors les murs.

« Le musée n’est ni en marge du terri­toire, ni même sur le terri­toire ; il fait partie du terri­toire comme un acteur à part entière […]. » 

L’anniversaire des dix ans de la réserve géolo­gique de Haute-Provence dont elle se voit confiée la direc­tion artis­tique est l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Des artistes sont invités à venir produire une œuvre in situ inspirée des paysages et de l’histoire du géoparc de Haute-Provence.

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Les paysages du géoparc des Hautes-Alpes

« Travaillant in situ, ces artistes posent dans chacune de leurs œuvres la ques­tion du lien avec le lieu où elles sont implan­tées et avec l’histoire de ce lieu. Ce faisant, ils rendent visible la réalité d’un phéno­mène d’érosion qui, sans eux, échap­pe­rait au visi­teur : la dispa­ri­tion de toute une culture due au départ de la popu­la­tion rurale de Haute-Provence. » 

L’art contem­po­rain se déve­loppe sur le terri­toire. Une véri­table « collec­tion-paysage » émerge tant les deux sont intri­qués l’un dans l’autre. Les objets de la collec­tion du musée Gassendi renvoient aux œuvres réali­sées par les artistes sur le terri­toire. L’un ne va pas sans l’autre.

Andy Gold­sworthy est l’un des premiers artistes à être invités en rési­dence à Digne. Il reviendra régu­liè­re­ment sur une quin­zaine d’année. Toujours une histoire de rencontre :

« Ce qui m’at­tire vers cette région c’est bien sûr le paysage qui est tout à fait extra­or­di­naire, mais la véri­table raison de ma présence ici ce sont les gens. Sans Nadine Gomez, Guy Martini, la Réserve et les agri­cul­teurs, ma présence n’au­rait aucun sens. »

Il crée les trois senti­nelles qui marquent l’entrée sur le terri­toire de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence. Elles seront les fonda­tions de l’œuvre Refuge d’art.

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Sentinelle de la vallée de l'Asse

Refuge d’art et la collection hors les murs

La réali­sa­tion de Refuge d’art s’étale sur une dizaine d’année. Elle est pensée comme une seule et même œuvre : trois senti­nelles, une pour chaque vallée, gardiennes du terri­toire, un parcours les reliant et, bali­sant la marche, dix refuges où se reposer en chemin (sept seront fina­le­ment réalisés dont trois où l’on peut passer la nuit).

Chaque refuge abrite une œuvre de l’artiste et chacune de ces « œuvres-lieux » occupe l’emplacement d’un ancien habitat en ruine dans un village ou un hameau déserté. À chaque fois, le refuge (chapelle, ferme, église) est recons­truit et la sculp­ture est indis­so­ciable du bâti. L’ensemble du chemin compte comme une seule et même œuvre et fait corps avec les collec­tions du musée Gassendi.

Grâce à cette collec­tion hors les murs, le visi­teur se trans­forme en marcheur. En se rendant à pied sur les sites où se trouvent les œuvres des artistes, il prolonge l’expérience entamée au musée Gassendi. 

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Vers le col de Clapouse

Les œuvres d’Andy Gold­sworthy, d’Herman de Vries ou de Richard Nonas s’inscrivent dans le paysage comme un prétexte pour mieux voir ou pour regarder les lieux de manière diffé­rente. Elles suscitent l’observation de la nature, s’inscrivent dans la géologie du lieu, révèlent les traces d’une vie agri­cole et pasto­rale autre­fois intense.

Plus de cent vingt œuvres composent aujourd’hui cette collec­tion d’art en montagne parcourue d’iti­né­raires de décou­verte dont Refuge d’art est le plus abouti. 

« Le musée est un sentier de montagne dans un paysage plat »

Richard Nonna

Andy Goldsworthy et le land art

Andy Gold­sworthy le reconnaît :

« Digne a eu un profond impact sur moi en tant qu’artiste »

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art de La Forest

Andy Goldsworthy

Né en 1956, le sculp­teur anglais est consi­déré comme un héri­tier du mouve­ment améri­cain du land-art apparu dans le courant des années 60. La rela­tion entre art et nature, dont il perçoit la beauté autant que la dureté, est au cœur de son travail. Il préfère pour­tant le terme d’art in situ pour quali­fier son œuvre.

« Mon travail est telle­ment enra­ciné sur place qu’on ne peut le séparer de son lieu d’éla­bo­ra­tion : le travail est le lieu. »

Deux films réalisés par le cinéaste Thomas Riedel­sheimer permettent d’admirer la démarche de cet artiste-plas­ti­cien. Sculp­teur de l’éphémère dans « Rivers and Tides » réalisé en 2001, on le voit créer des œuvres éphé­mères de pierre, d’eau, de lumière, de brin­dilles et de feuilles. En 2018, « leaning into the wind » s’at­tarde sur ses sculp­tures monu­men­tales et pérennes taillées dans la pierre sèche : des œuvres ancrées dura­ble­ment dans les lieux où il travaille.

« Lorsque j’étais jeune, je travaillais avec la nature. Main­te­nant, la nature est partout, alors… Ce n’est plus aussi clair. De toute façon, j’essaye toujours de donner du sens au monde ».

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art du col de l'escuichière

Refuge d’art fait partie de trois grands projets ambi­tieux par lesquels le sculp­teur tente de traiter le paysage comme un tout : Sheep­folds dans le comté de Cumbria, Refuge d’art à Digne-les-bains et Hanging stones dans le York­shire du nord. Chacun de ces projets germe au contact du paysage et de son envi­ron­ne­ment respectif, se déve­lop­pant à mesure du travail de l’artiste sur place.

« Ce qui distingue ces trois projets de mes autres réali­sa­tions, c’est qu’ils sont ancrés dans le tissu social et la topo­logie du lieu. […] Ce sont des voyages dans tous les sens du terme. Et deux d’entre eux sont aussi des chemins de marche. »

Les œuvres d’Andy Gold­sworthy se nour­rissent de la rela­tion qui existe entre un paysage et l’humain, sa présence sur son terri­toire, les souve­nirs qu’il laisse, l’idée de la mort et de l’absence.

Andy Goldsworthy - Extrait du film Leaning into the wind

« Le mouve­ment des gens dans un paysage, qu’il s’exprime par un chemin, une route, un village aban­donné ou une ferme, est pour moi une expres­sion du passage d’êtres humains en connexion intime avec la terre. Les gens sont la nature. »

« En plaçant mon travail dans un lieu où quelque chose existe déjà, où des hommes ont déjà vécu, ma vie et mon œuvre sont mis en contexte. Je consi­dère le paysage comme une succes­sion de couches dont je serais la dernière strate. Je m’identifie à la géologie et à la façon dont les êtres déposent leur présence et leur vie par strates succes­sives qui font la richesse d’un lieu. »

Le land art

Le land-art est un mouve­ment de l’art contem­po­rain qui naît dans les années 60–70, à l’heure où la place occupée par la nature dans l’art change.

Les artistes quittent l’espace de leur atelier pour investir celui de la nature. Le paysage devient le support de leurs expé­riences artis­tiques et les éléments natu­rels les maté­riaux de leur création.

Paral­lè­le­ment, les œuvres sortent elles aussi des gale­ries et des musées pour être créées in situ, indis­so­ciables de leur lieu de produc­tion. Aux États-Unis, dans la province de l’Utah, Robert Smithson crée Spiral jetty, une longue jetée de roche, de terre et de sel s’avançant de 457 m de long et de cinq mètres de large dans les eaux du Grand Lac Salé. Son œuvre l’impose comme chef de file et théo­ri­cien du mouvement.

Spiral jetty, Robert Smithson
Spiral jetty, Robert Smithson, photo de Soren Harward sous licence Crea­tive commons (Source).

Le land art cherche à lier l’art et la vie en créant dans la nature et avec la nature, loin des gale­ries et du marché de l’art. L’art n’a plus de valeur marchande, il devient une véri­table expé­rience, gratuite, que chacun peut s’approprier. 

Art in situ, art écolo­gique, art envi­ron­ne­mental… Le land art revêt des formes variées et qualifie le travail d’artistes qui bien que travaillant dans un cadre naturel ne reven­diquent pas forcé­ment leur appar­te­nance au land art.

À lire aussi : Land art : décou­vrir la nature autrement

Certaines œuvres éphé­mères ne peuvent être admi­rées que par les traces (photo­gra­phiques ou vidéo) qui rendent compte de leur exis­tence. D’autres au contraire sont pérennes et peuvent être décou­vertes in situ. C’est le cas de Refuge d’art d’Andy Goldsworthy.

Les œuvres d’Andy Goldsworthy

Le terri­toire de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence regroupe la plus vaste collec­tion au monde des œuvres d’Andy Gold­sworthy. Au sein de Refuge d’art, on peut les distin­guer entre les senti­nelles et les refuges d’art. Les voici, commen­tées par l’ar­tiste lui-même.

Les sentinelles

Ce sont des cairns de pierre sèche. Situés aux limites de la réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence, ils sont desti­nées à marquer l’entrée dans le péri­mètre protégé et repré­sentent symbo­li­que­ment des portes.

Chaque Senti­nelle est adaptée à son site et s’y inscrit de la façon la plus étroite possible.

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Sentinelle de la vallée du Vançon
La sentinelle de la vallée du Vançon

« Je ne saurais pas expli­quer pour­quoi le cairn a une fonc­tion de senti­nelle. C’est une chose que je sais, tout simple­ment. Peut-être est-ce la façon dont il se tient, avec une énergie paisible et contenue. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Sentinelle de la vallée de la Bès
La sentinelle de la vallée de la Bès

« J’ai aimé le senti­ment que l’on éprouve dans ce site d’être protégé. Senti­ment qui contraste avec la peur que l’on peut ressentir, même encore aujourd’hui, dans la traversée des clues surplom­bées de falaises à pic, lorsque la route passe sous des tonnes de montagne. À cause de ce contraste, le cairn appa­raît comme un gardien et un protec­teur de la clue, comme un mémo­rial dédié à ceux qui sont déjà venus ici et un témoin pour ceux qui vien­dront dans le futur. »

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Sentinelle de la vallée de l'Asse
La sentinelle de la vallée de l’Asse

« La construc­tion qui consiste à poser une pierre sur une autre s’apparente à la super­po­si­tion de strates. Cela devient pour ainsi dire un processus géolo­gique dans lequel la pierre est ramenée à son état initial de banc rocheux. C’est une masse qui n’est pas inflexible, qui s’assouplira et se stabi­li­sera avec le temps. C’est un processus proche de la croissance. »

Les refuges d’art

Sur les dix refuges initia­le­ment prévus, sept refuges sont fina­le­ment réalisés, dont trois équipés de lits peuvent servir d’hébergement (sur réservation).

« À cause des distances qui séparent chacune des Senti­nelles, j’ai suggéré de restaurer d’an­ciens bâti­ments afin que les gens puissent y passer la nuit, tout en inté­grant une sculp­ture dans la réno­va­tion. Pour moi, il existe une diffé­rence fonda­men­tale entre l’œuvre d’art que l’on regarde quelques minutes dans un musée et l’œuvre avec laquelle on vit pendant un peu de temps, avec laquelle on dort. Dormir dans une sculp­ture, c’est une idée merveilleuse. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art de la chapelle Sainte-Madeleine
Chapelle Sainte-Madeleine

« La cavité sera un espace où des personnes pour­ront se tenir, un lieu où d’autres se seront tenues avant elles, où d’autres se tien­dront après. Chaque visi­teur renfor­cera cette présence humaine. L’expérience de la cavité offrira un contraste absolu avec les montagnes à ciel ouvert. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art de La Forest
La Forest

« La forest est un extra­or­di­naire village en ruine. Les maisons témoignent encore de la beauté de la construc­tion. Détruit au bull­dozer, sa dispa­ri­tion a marqué ce lieu d’une profonde tris­tesse. Ce ne sont pas seule­ment les bâti­ments qui ont disparu, mais avec eux le souvenir. Lorsqu’ils tombent en ruine, au moins ces derniers demeurent, même s’il se réduit à une empreinte de pied. Si la pierre est réuti­lisée ou si un nouveau bâti­ment s’élève à l’emplacement de l’ancien, une vie nouvelle surgit. Mais tout raser, c’est ne rien laisser. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art du vieil Esclangon
Vieil Esclangon

« Lorsqu’on monte en direc­tion de la maison sur un chemin sinueux, on a la couleur rouge dans le regard et la couleur rouge sur les pieds. On arrive alors dans la maison et on regarde ce mur avec cette ligne rouge et sinueuse. Je pense que ce sera un formi­dable écho à la randonnée. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art du col de l'Escuichière
Col de l’Escuichière

« Quoique j’entreprenne, j’essaye de comprendre non seule­ment la pierre ou la feuille, mais ce flux de vie, de mort, de décom­po­si­tion, d’énergie présent dans le maté­riau. Une rivière est l’expression même du flux, de la connexion et du mouve­ment, et je ressens le besoin de retrouver la rivière dans un arbre, dans une pierre. Je pense qu’ici, cette sculp­ture est une tenta­tive de trouver le flot, l’eau dans la pierre. C’est une ligne d’énergie, de mouve­ment et de flux. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art ferme de Belon
Ferme Belon

« Le rez-de-chaussée a peu de fenêtres et un plafond bas. L’obscurité sera percée par des rayons intenses de lumière. C’est l’atmosphère idéale pour édifier des arches de pierre blanche. Elles appa­raî­tront comme des fantômes archi­tec­tu­raux et leur nombre devront appa­raître suffi­sant pour commu­ni­quer à la pièce une impres­sion de mouve­ment et de circulation. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art bains thermaux
Bains thermaux

« En un sens, les cairns situés à l’intérieur des maisons deviennent les jalons de la marche et des monu­ments à la mémoire de ceux qui ont vécu ici. Marcher sur les anciens sentiers qui étaient autre­fois les routes prin­ci­pales reliant les villages entre eux commu­nique le senti­ment très fort de l’énergie et de la vie qui exis­tait avant dans les villages aujourd’hui en ruine situés là-haut dans les montagnes et évoque par la même la préca­rité et la fragi­lité de nos vies. »

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Refuge d'art Musée Gassendi
Musée Gassendi 

« Derrière ce mur, il y a une vue magni­fique sur le paysage envi­ron­nant. Je n’ai pas bouchée cette vue mais je l’ai décou­verte à l’intérieur du bâti­ment. J’espère aussi, d’une façon ou d’une autre, à l’intérieur de nous-même. En appli­quant l’argile sur un mur, je me suis rendu compte que le réseau de craque­lures se formait en fonc­tion de ce qu’il y avait dessous. J’ai alors décidé de faire un mur sur lequel la couche d’argile serait plus ou moins épaisse selon les endroits afin que lors du séchage, une forme appa­raisse dans les craquelures. »


La randonnée land art

Pour accéder aux œuvres d’art dissé­mi­nées dans la montagne, la marche est le seul moyen de dépla­ce­ment. Elle permet non seule­ment de décou­vrir les refuges d’art mais égale­ment de s’immerger dans les paysages sublimes de la réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence. Pour Andy Goldsworthy,

« L’objectif de cette randonnée est de relier à pied les cairns et les vallées mais aussi de commencer l’histoire du chemin qui sera réécrite par chaque personne qui s’y enga­gera. Dans un sens plus large, je pense qu’il est impor­tant que le sentier soit loin de la route et des voitures et qu’il devienne un moyen privi­légié d’explorer la Réserve. »

Mis au centre de la marche, le musée est un relais où les visi­teurs viennent cher­cher des rensei­gne­ments pour leurs randon­nées, demandent le nom d’un guide, achètent des cartes et même empruntent des clefs.

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Dans la forêt domaniale du Vanson

Le récit des 9 jours de randonnée sur les refuges d’art

Randonnée land-art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Picnic dans le géoparc de Haute-Provence
Vallées des Duyes et du Vançon

Du hameau de Courbon au village de Saint-Geniez, décou­verte des premiers refuges d’art de la chapelle Sainte-Made­leine et de La Forest. La marche s’intègre au land art.

À lire : Refuges d’art : vallées des Duyes et du Vançon

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Randonnée dans la vallée de la Bès
Massif des Monges et vallée du Bès

Du sommet des Monges au vélo­drome de l’Esclangon, les paysages les plus spec­ta­cu­laires de la randonnée se dévoilent au cœur de la réserve natu­relle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence.

À lire : Du sommet des Monges au vélo­drome d’Esclangon

Randonnée land art sur les traces d’Andy Goldsworthy - Randonnée dans la vallée de l'Asse
Les terres noires

De la ferme du Belon jusqu’aux bains ther­maux, de Draix à Tartonne, randonnée sur les versants sud entre terres noires et barre des Dourbes.

À lire : Randonnée à travers les terres noires

Organiser une randonnée land art

À la journée, des randon­nées sont envi­sa­geables pour visiter une ou plusieurs œuvres. Des parkings sont disposés à proxi­mité rela­tive des refuges et des senti­nelles. Plus qu’à marcher de 30 minutes à 2 heures selon l’objectif choisi. Le site refugedart.fr propose un réca­pi­tu­latif des randon­nées dispo­nibles et le détail de chacune avec sa trace gpx

Sur plusieurs jours, les randon­neurs expé­ri­mentés peuvent décou­vrir l’itinéraire de Refuge d’art sur une dizaine de jours. Trois des refuges sont aménagés pour accueillir les randon­neurs le temps d’une nuit. Le confort est rustique mais l’ex­pé­rience de dormir « dans une œuvre d’art » est unique ! Pour béné­fi­cier de l’ex­pé­rience d’un guide, j’en parle un peu plus bas…

Ressources pour partir en autonomie

Le guide L’art des parcours, dispo­nible au musée Gassendi, propose vingt randon­nées d’art contem­po­rain à la journée. Il offre une belle intro­duc­tion au land art et présente le travail d’Andy Gold­sworthy et d’autres artistes d’art contemporain.

La carte IGN au 130000ème Refuge d’art dispo­nible au musée Gassendi présente le tracé de l’itinéraire sur le terri­toire du parc. Elle situe les diffé­rents refuges et senti­nelles et mentionne égale­ment les points de ravi­taille­ment en eau, nour­ri­ture ainsi que les lieux, camping, hôtels ou gîte où dormir.

Partir avec un guide

Luc Richard qui m’a accom­pagné sur les neuf jours de l’iti­né­raire Refuge d’Art est le seul guide à orga­niser régu­liè­re­ment la randonnée en itiné­rance et en auto­nomie. Il four­nira les clés pour comprendre les oeuvres situées sur le parcours et les connais­sances néces­saires pour décrypter les paysages du géoparc de Haute-Provence. Il miton­nera aussi des repas de bivouac trois étoiles…

L’association l’art en chemin orga­nise des randon­nées guidées par des accom­pa­gna­teurs en montagne formés à la théma­tique de l’art contem­po­rain en pleine nature. Ils appor­te­ront leur connais­sance du terrain et leurs spécia­lités respec­tives pour une approche au plus près de vos envies et de votre forme.

Commentaires

Bonjour,
J’ap­précie toujours autant vos articles ! En ce qui concerne Refuges d’art, je me deman­dais s’il n’y avait pas trop de monde sur le chemin et qu’elle était la meilleure époque. Les déni­velés posi­tifs et néga­tifs sur les 910 jours de randonnée sont-ils impor­tants ? Les nuités en refuge d’art, en hôtel sont-ils onéreux ? Est-ce que le ou les campings proposent des tentes à louer ? Et surtout les étapes sont-elles longues en durée ? Merci pour vos réponse

Merci Cathe­rine ! Bonnes ques­tions, je vais proba­ble­ment ajouter ça dans la partie orga­ni­sa­tion de l’ar­ticle mais en attendant…
Côté timing : les meilleures saisons sont le prin­temps et l’au­tomne. Pas trop chaud, belles lumières et explo­sions de couleurs (suivant qu’on préfère le vert ou le jaune). L’été, il doit faire bien chaud. L’hiver, les refuges ferment donc ok pour la balade à la journée, moins pour la nuitée (ou alors pas sur tout l’itinéraire).
Pour les déni­velés, ils n’ex­cèdent pas les 900 mètres de déni­velé positif par jour. Quelques petits raidillons par ci par là mais qui va piano va sano. Il faut être en forme mais rien de très méchant.
Pour les tarifs, tout est détaillé au fil des 3 articles que je vous invite à lire. Ça va de 20 à 85€ par personne en gîte. 6€ par personne pour les refuges. Nous n’avons pas essayé les campings mais à Thoard où se trouve le gîte le plus cher (mais on est telle­ment bien reçu…), le camping du moulin de Thoard propose une alter­na­tive plus abor­dable avec une gamme de prix plus large selon le type d’hé­ber­ge­ment choisi (hutte, mobile home, chalets, tipi…).
Côté durée, les étapes étaient cali­brées pour 15 km. De quoi partir vers 9h du matin et arriver pour 16h.
Pour le détail, je vous renvoie vers les 3 articles qui détaillent tout le parcours dans le chapitre Le récit étape par étape

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