Dans les Alpes de Haute-Provence, l’artiste de land art Andy Goldsworthy a éparpillé des œuvres que l’on découvre à pied au fil d’une randonnée d’une dizaine de jours : Refuge d’art. L’itinéraire qui compose une seule œuvre d’art traverse les paysages spectaculaires de la réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence.
J’ai découvert le travail d’Andy Goldsworthy dans le film Rivers and Tides du cinéaste Thomas Riedelsheimer (à voir ici puis là. Attention, c’est beau !). Sa proximité avec la nature et les lieux avec lesquels il travaillait, son attention à la place de l’humain, le rôle du temps dans sa démarche… Quelque chose a résonné en moi.
En découvrant les œuvres d’Andy Goldsworthy, j’ai eu l’impression que cette randonnée sur les refuges d’art apporterait quelques réponses à mes questions : comment donner au visiteur l’envie de partir, lui livrer des indices sans pour autant lui donner toutes les clés, l’inciter à faire lui aussi son propre voyage. Je me suis promis de réaliser cette randonnée un jour.
Le petit post-it sur le coin de mon écran est resté accroché quelques années avant de tomber. C’était l’automne. Il était temps de se lancer.
Refuge d’art, une œuvre dans le territoire
À l’origine, il y a la rencontre de l’art et de la géologie. Celle de Nadine Gomez, géologue de formation qui arrive à Digne-les-bains en 1988 comme conservatrice du musée Gassendi ; celle de Guy Martini, directeur et fondateur de la réserve géologique de Digne créée en 1984.
Le musée Gassendi
Dans l’esprit des cabinets de curiosité, le musée Gassendi fait dialoguer l’art, la science et la nature à l’image de son inspirateur, l’astronome, philosophe, botaniste Pierre Gassendi.
Sa nouvelle conservatrice souhaite l’intégrer dans le territoire en faisant sortir ses collections hors les murs.
« Le musée n’est ni en marge du territoire, ni même sur le territoire ; il fait partie du territoire comme un acteur à part entière […]. »
L’anniversaire des dix ans de la réserve géologique de Haute-Provence dont elle se voit confiée la direction artistique est l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Des artistes sont invités à venir produire une œuvre in situ inspirée des paysages et de l’histoire du géoparc de Haute-Provence.
Musée Gassendi
Les collections du musée de Digne ont été constituées en 1885 par les soins d’une société réunissant des savants, des artistes, des marchands et des collectionneurs. Entièrement refait en 2003, sa visite se prolonge à l’extérieur par une collection de plus de 120 œuvres installés dans les montagnes, les vallées et les villages en ruines alentours, invitant le visiteur à découvrir le territoire dignois.
Tarifs : visite guidée 8€/pers. Visite libre 6€/4€ tarif réduit.
Ouvert : toute l’année, sauf le mardi et les jours fériés d’octobre à mi-mai.
Horaires : du 15 mai au 30 septembre, de 11h00 à 19h00.
Le reste de l’année, 9h-12h et 13h30-17h30 en semaine et 13h30-17h30 le weekend.
Adresse : 64, boulevard Gassendi, 04000 Dignes-les-bains
Tel : +33 (0)4 92 31 45 29
Mel : musee@musee-gassendi.org
Web : musee-gassendi.org
« Travaillant in situ, ces artistes posent dans chacune de leurs œuvres la question du lien avec le lieu où elles sont implantées et avec l’histoire de ce lieu. Ce faisant, ils rendent visible la réalité d’un phénomène d’érosion qui, sans eux, échapperait au visiteur : la disparition de toute une culture due au départ de la population rurale de Haute-Provence. »
L’art contemporain se développe sur le territoire. Une véritable « collection-paysage » émerge tant les deux sont intriqués l’un dans l’autre. Les objets de la collection du musée Gassendi renvoient aux œuvres réalisées par les artistes sur le territoire. L’un ne va pas sans l’autre.
Réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence
Créée en 1984, la réserve géologique de Digne devenue réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de haute Provence s’étend sur 200 000 hectares. Plus grande réserve géologique d’Europe, elle garde la mémoire des 300 derniers millions d’années de la terre et offre une diversité paysagère exceptionnelle. Elle protège et valorise des sites géologiques, des fossiles en place, des paysages aux couches plissées et fracturées : crêtes de calcaire, gorges encaissées, marnes noires…
Web : geoparchauteprovence.com
Andy Goldsworthy est l’un des premiers artistes à être invités en résidence à Digne. Il reviendra régulièrement sur une quinzaine d’année. Toujours une histoire de rencontre :
« Ce qui m’attire vers cette région c’est bien sûr le paysage qui est tout à fait extraordinaire, mais la véritable raison de ma présence ici ce sont les gens. Sans Nadine Gomez, Guy Martini, la Réserve et les agriculteurs, ma présence n’aurait aucun sens. »
Il crée les trois sentinelles qui marquent l’entrée sur le territoire de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence. Elles seront les fondations de l’œuvre Refuge d’art.
Refuge d’art et la collection hors les murs
La réalisation de Refuge d’art s’étale sur une dizaine d’année. Elle est pensée comme une seule et même œuvre : trois sentinelles, une pour chaque vallée, gardiennes du territoire, un parcours les reliant et, balisant la marche, dix refuges où se reposer en chemin (sept seront finalement réalisés dont trois où l’on peut passer la nuit).
Chaque refuge abrite une œuvre de l’artiste et chacune de ces « œuvres-lieux » occupe l’emplacement d’un ancien habitat en ruine dans un village ou un hameau déserté. À chaque fois, le refuge (chapelle, ferme, église) est reconstruit et la sculpture est indissociable du bâti. L’ensemble du chemin compte comme une seule et même œuvre et fait corps avec les collections du musée Gassendi.
Grâce à cette collection hors les murs, le visiteur se transforme en marcheur. En se rendant à pied sur les sites où se trouvent les œuvres des artistes, il prolonge l’expérience entamée au musée Gassendi.
Les œuvres d’Andy Goldsworthy, d’Herman de Vries ou de Richard Nonas s’inscrivent dans le paysage comme un prétexte pour mieux voir ou pour regarder les lieux de manière différente. Elles suscitent l’observation de la nature, s’inscrivent dans la géologie du lieu, révèlent les traces d’une vie agricole et pastorale autrefois intense.
Plus de cent vingt œuvres composent aujourd’hui cette collection d’art en montagne parcourue d’itinéraires de découverte dont Refuge d’art est le plus abouti.
« Le musée est un sentier de montagne dans un paysage plat »
Richard Nonna
Andy Goldsworthy et le land art
Andy Goldsworthy le reconnaît :
« Digne a eu un profond impact sur moi en tant qu’artiste »
Andy Goldsworthy
Né en 1956, le sculpteur anglais est considéré comme un héritier du mouvement américain du land-art apparu dans le courant des années 60. La relation entre art et nature, dont il perçoit la beauté autant que la dureté, est au cœur de son travail. Il préfère pourtant le terme d’art in situ pour qualifier son œuvre.
« Mon travail est tellement enraciné sur place qu’on ne peut le séparer de son lieu d’élaboration : le travail est le lieu. »
Deux films réalisés par le cinéaste Thomas Riedelsheimer permettent d’admirer la démarche de cet artiste-plasticien. Sculpteur de l’éphémère dans « Rivers and Tides » réalisé en 2001, on le voit créer des œuvres éphémères de pierre, d’eau, de lumière, de brindilles et de feuilles. En 2018, « leaning into the wind » s’attarde sur ses sculptures monumentales et pérennes taillées dans la pierre sèche : des œuvres ancrées durablement dans les lieux où il travaille.
« Lorsque j’étais jeune, je travaillais avec la nature. Maintenant, la nature est partout, alors… Ce n’est plus aussi clair. De toute façon, j’essaye toujours de donner du sens au monde ».
Refuge d’art fait partie de trois grands projets ambitieux par lesquels le sculpteur tente de traiter le paysage comme un tout : Sheepfolds dans le comté de Cumbria, Refuge d’art à Digne-les-bains et Hanging stones dans le Yorkshire du nord. Chacun de ces projets germe au contact du paysage et de son environnement respectif, se développant à mesure du travail de l’artiste sur place.
« Ce qui distingue ces trois projets de mes autres réalisations, c’est qu’ils sont ancrés dans le tissu social et la topologie du lieu. […] Ce sont des voyages dans tous les sens du terme. Et deux d’entre eux sont aussi des chemins de marche. »
Les œuvres d’Andy Goldsworthy se nourrissent de la relation qui existe entre un paysage et l’humain, sa présence sur son territoire, les souvenirs qu’il laisse, l’idée de la mort et de l’absence.
« Le mouvement des gens dans un paysage, qu’il s’exprime par un chemin, une route, un village abandonné ou une ferme, est pour moi une expression du passage d’êtres humains en connexion intime avec la terre. Les gens sont la nature. »
« En plaçant mon travail dans un lieu où quelque chose existe déjà, où des hommes ont déjà vécu, ma vie et mon œuvre sont mis en contexte. Je considère le paysage comme une succession de couches dont je serais la dernière strate. Je m’identifie à la géologie et à la façon dont les êtres déposent leur présence et leur vie par strates successives qui font la richesse d’un lieu. »
Le land art
Le land-art est un mouvement de l’art contemporain qui naît dans les années 60–70, à l’heure où la place occupée par la nature dans l’art change.
Les artistes quittent l’espace de leur atelier pour investir celui de la nature. Le paysage devient le support de leurs expériences artistiques et les éléments naturels les matériaux de leur création.
Parallèlement, les œuvres sortent elles aussi des galeries et des musées pour être créées in situ, indissociables de leur lieu de production. Aux États-Unis, dans la province de l’Utah, Robert Smithson crée Spiral jetty, une longue jetée de roche, de terre et de sel s’avançant de 457 m de long et de cinq mètres de large dans les eaux du Grand Lac Salé. Son œuvre l’impose comme chef de file et théoricien du mouvement.
Le land art cherche à lier l’art et la vie en créant dans la nature et avec la nature, loin des galeries et du marché de l’art. L’art n’a plus de valeur marchande, il devient une véritable expérience, gratuite, que chacun peut s’approprier.
Art in situ, art écologique, art environnemental… Le land art revêt des formes variées et qualifie le travail d’artistes qui bien que travaillant dans un cadre naturel ne revendiquent pas forcément leur appartenance au land art.
À lire aussi : Land art : découvrir la nature autrement
Certaines œuvres éphémères ne peuvent être admirées que par les traces (photographiques ou vidéo) qui rendent compte de leur existence. D’autres au contraire sont pérennes et peuvent être découvertes in situ. C’est le cas de Refuge d’art d’Andy Goldsworthy.
Les œuvres d’Andy Goldsworthy
Le territoire de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence regroupe la plus vaste collection au monde des œuvres d’Andy Goldsworthy. Au sein de Refuge d’art, on peut les distinguer entre les sentinelles et les refuges d’art. Les voici, commentées par l’artiste lui-même.
Les sentinelles
Ce sont des cairns de pierre sèche. Situés aux limites de la réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence, ils sont destinées à marquer l’entrée dans le périmètre protégé et représentent symboliquement des portes.
Chaque Sentinelle est adaptée à son site et s’y inscrit de la façon la plus étroite possible.
La sentinelle de la vallée du Vançon
« Je ne saurais pas expliquer pourquoi le cairn a une fonction de sentinelle. C’est une chose que je sais, tout simplement. Peut-être est-ce la façon dont il se tient, avec une énergie paisible et contenue. »
La sentinelle de la vallée de la Bès
« J’ai aimé le sentiment que l’on éprouve dans ce site d’être protégé. Sentiment qui contraste avec la peur que l’on peut ressentir, même encore aujourd’hui, dans la traversée des clues surplombées de falaises à pic, lorsque la route passe sous des tonnes de montagne. À cause de ce contraste, le cairn apparaît comme un gardien et un protecteur de la clue, comme un mémorial dédié à ceux qui sont déjà venus ici et un témoin pour ceux qui viendront dans le futur. »
La sentinelle de la vallée de l’Asse
« La construction qui consiste à poser une pierre sur une autre s’apparente à la superposition de strates. Cela devient pour ainsi dire un processus géologique dans lequel la pierre est ramenée à son état initial de banc rocheux. C’est une masse qui n’est pas inflexible, qui s’assouplira et se stabilisera avec le temps. C’est un processus proche de la croissance. »
Les refuges d’art
Sur les dix refuges initialement prévus, sept refuges sont finalement réalisés, dont trois équipés de lits peuvent servir d’hébergement (sur réservation).
« À cause des distances qui séparent chacune des Sentinelles, j’ai suggéré de restaurer d’anciens bâtiments afin que les gens puissent y passer la nuit, tout en intégrant une sculpture dans la rénovation. Pour moi, il existe une différence fondamentale entre l’œuvre d’art que l’on regarde quelques minutes dans un musée et l’œuvre avec laquelle on vit pendant un peu de temps, avec laquelle on dort. Dormir dans une sculpture, c’est une idée merveilleuse. »
Chapelle Sainte-Madeleine
« La cavité sera un espace où des personnes pourront se tenir, un lieu où d’autres se seront tenues avant elles, où d’autres se tiendront après. Chaque visiteur renforcera cette présence humaine. L’expérience de la cavité offrira un contraste absolu avec les montagnes à ciel ouvert. »
La Forest
« La forest est un extraordinaire village en ruine. Les maisons témoignent encore de la beauté de la construction. Détruit au bulldozer, sa disparition a marqué ce lieu d’une profonde tristesse. Ce ne sont pas seulement les bâtiments qui ont disparu, mais avec eux le souvenir. Lorsqu’ils tombent en ruine, au moins ces derniers demeurent, même s’il se réduit à une empreinte de pied. Si la pierre est réutilisée ou si un nouveau bâtiment s’élève à l’emplacement de l’ancien, une vie nouvelle surgit. Mais tout raser, c’est ne rien laisser. »
Vieil Esclangon
« Lorsqu’on monte en direction de la maison sur un chemin sinueux, on a la couleur rouge dans le regard et la couleur rouge sur les pieds. On arrive alors dans la maison et on regarde ce mur avec cette ligne rouge et sinueuse. Je pense que ce sera un formidable écho à la randonnée. »
Col de l’Escuichière
« Quoique j’entreprenne, j’essaye de comprendre non seulement la pierre ou la feuille, mais ce flux de vie, de mort, de décomposition, d’énergie présent dans le matériau. Une rivière est l’expression même du flux, de la connexion et du mouvement, et je ressens le besoin de retrouver la rivière dans un arbre, dans une pierre. Je pense qu’ici, cette sculpture est une tentative de trouver le flot, l’eau dans la pierre. C’est une ligne d’énergie, de mouvement et de flux. »
Ferme Belon
« Le rez-de-chaussée a peu de fenêtres et un plafond bas. L’obscurité sera percée par des rayons intenses de lumière. C’est l’atmosphère idéale pour édifier des arches de pierre blanche. Elles apparaîtront comme des fantômes architecturaux et leur nombre devront apparaître suffisant pour communiquer à la pièce une impression de mouvement et de circulation. »
Bains thermaux
« En un sens, les cairns situés à l’intérieur des maisons deviennent les jalons de la marche et des monuments à la mémoire de ceux qui ont vécu ici. Marcher sur les anciens sentiers qui étaient autrefois les routes principales reliant les villages entre eux communique le sentiment très fort de l’énergie et de la vie qui existait avant dans les villages aujourd’hui en ruine situés là-haut dans les montagnes et évoque par la même la précarité et la fragilité de nos vies. »
Musée Gassendi
« Derrière ce mur, il y a une vue magnifique sur le paysage environnant. Je n’ai pas bouchée cette vue mais je l’ai découverte à l’intérieur du bâtiment. J’espère aussi, d’une façon ou d’une autre, à l’intérieur de nous-même. En appliquant l’argile sur un mur, je me suis rendu compte que le réseau de craquelures se formait en fonction de ce qu’il y avait dessous. J’ai alors décidé de faire un mur sur lequel la couche d’argile serait plus ou moins épaisse selon les endroits afin que lors du séchage, une forme apparaisse dans les craquelures. »
Accéder aux refuges d’art
Les refuges d’Art de La Forest, Vieil Esclangon et Ferme Belon sont fermés à clé. Pour y accéder et y passer la nuit, la réservation se fait par téléphone. Les clés sont à récupérer auprès du musée Gassendi. Le prix de la nuitée inclut un accès au musée pour la personne passant la réservation.
Renseignement et réservation : musée Gassendi
Tarif : 6€
Adresse : 64, boulevard Gassendi, 04000 Dignes-les-bains
Dates d’ouverture : du 21 mars au 10 décembre
Tél : +33 (0)4 92 31 45 29
Web : refugedart.fr
La randonnée land art
Pour accéder aux œuvres d’art disséminées dans la montagne, la marche est le seul moyen de déplacement. Elle permet non seulement de découvrir les refuges d’art mais également de s’immerger dans les paysages sublimes de la réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence. Pour Andy Goldsworthy,
« L’objectif de cette randonnée est de relier à pied les cairns et les vallées mais aussi de commencer l’histoire du chemin qui sera réécrite par chaque personne qui s’y engagera. Dans un sens plus large, je pense qu’il est important que le sentier soit loin de la route et des voitures et qu’il devienne un moyen privilégié d’explorer la Réserve. »
Mis au centre de la marche, le musée est un relais où les visiteurs viennent chercher des renseignements pour leurs randonnées, demandent le nom d’un guide, achètent des cartes et même empruntent des clefs.
Refuge d’art en chiffres
150 km d’itinéraire
8–10 jours de marche
7 refuges
3 sentinelles
Au moins 1 panorama à couper le souffle par jour
1 musée à ne pas rater
8 kg sur le dos
De 600 m à 1900 mètres d’altitude (souvent entre 900 et 1400) 900 mètres de dénivelé positif maximum
Le récit des 9 jours de randonnée sur les refuges d’art
Vallées des Duyes et du Vançon
Du hameau de Courbon au village de Saint-Geniez, découverte des premiers refuges d’art de la chapelle Sainte-Madeleine et de La Forest. La marche s’intègre au land art.
Massif des Monges et vallée du Bès
Du sommet des Monges au vélodrome de l’Esclangon, les paysages les plus spectaculaires de la randonnée se dévoilent au cœur de la réserve naturelle de l’UNESCO géoparc de Haute-Provence.
Les terres noires
De la ferme du Belon jusqu’aux bains thermaux, de Draix à Tartonne, randonnée sur les versants sud entre terres noires et barre des Dourbes.
Organiser une randonnée land art
À la journée, des randonnées sont envisageables pour visiter une ou plusieurs œuvres. Des parkings sont disposés à proximité relative des refuges et des sentinelles. Plus qu’à marcher de 30 minutes à 2 heures selon l’objectif choisi. Le site refugedart.fr propose un récapitulatif des randonnées disponibles et le détail de chacune avec sa trace gpx
Sur plusieurs jours, les randonneurs expérimentés peuvent découvrir l’itinéraire de Refuge d’art sur une dizaine de jours. Trois des refuges sont aménagés pour accueillir les randonneurs le temps d’une nuit. Le confort est rustique mais l’expérience de dormir « dans une œuvre d’art » est unique ! Pour bénéficier de l’expérience d’un guide, j’en parle un peu plus bas…
Ressources pour partir en autonomie
Le guide L’art des parcours, disponible au musée Gassendi, propose vingt randonnées d’art contemporain à la journée. Il offre une belle introduction au land art et présente le travail d’Andy Goldsworthy et d’autres artistes d’art contemporain.
La carte IGN au 1⁄30000ème Refuge d’art disponible au musée Gassendi présente le tracé de l’itinéraire sur le territoire du parc. Elle situe les différents refuges et sentinelles et mentionne également les points de ravitaillement en eau, nourriture ainsi que les lieux, camping, hôtels ou gîte où dormir.
Partir avec un guide
Luc Richard qui m’a accompagné sur les neuf jours de l’itinéraire Refuge d’Art est le seul guide à organiser régulièrement la randonnée en itinérance et en autonomie. Il fournira les clés pour comprendre les oeuvres situées sur le parcours et les connaissances nécessaires pour décrypter les paysages du géoparc de Haute-Provence. Il mitonnera aussi des repas de bivouac trois étoiles…
Luc Richard
Tél : +33 (0)6 08 16 66 44
Web : lucrichard.fr
L’association l’art en chemin organise des randonnées guidées par des accompagnateurs en montagne formés à la thématique de l’art contemporain en pleine nature. Ils apporteront leur connaissance du terrain et leurs spécialités respectives pour une approche au plus près de vos envies et de votre forme.
L’art en chemin
Adresse : Le vieil Aiglun, 04510 Aiglun
Tel : 07 83 86 13 14
Web : artenchemin.fr
Commentaires
Bonjour,
J’apprécie toujours autant vos articles ! En ce qui concerne Refuges d’art, je me demandais s’il n’y avait pas trop de monde sur le chemin et qu’elle était la meilleure époque. Les dénivelés positifs et négatifs sur les 9⁄10 jours de randonnée sont-ils importants ? Les nuités en refuge d’art, en hôtel sont-ils onéreux ? Est-ce que le ou les campings proposent des tentes à louer ? Et surtout les étapes sont-elles longues en durée ? Merci pour vos réponse
Merci Catherine ! Bonnes questions, je vais probablement ajouter ça dans la partie organisation de l’article mais en attendant…
Côté timing : les meilleures saisons sont le printemps et l’automne. Pas trop chaud, belles lumières et explosions de couleurs (suivant qu’on préfère le vert ou le jaune). L’été, il doit faire bien chaud. L’hiver, les refuges ferment donc ok pour la balade à la journée, moins pour la nuitée (ou alors pas sur tout l’itinéraire).
Pour les dénivelés, ils n’excèdent pas les 900 mètres de dénivelé positif par jour. Quelques petits raidillons par ci par là mais qui va piano va sano. Il faut être en forme mais rien de très méchant.
Pour les tarifs, tout est détaillé au fil des 3 articles que je vous invite à lire. Ça va de 20 à 85€ par personne en gîte. 6€ par personne pour les refuges. Nous n’avons pas essayé les campings mais à Thoard où se trouve le gîte le plus cher (mais on est tellement bien reçu…), le camping du moulin de Thoard propose une alternative plus abordable avec une gamme de prix plus large selon le type d’hébergement choisi (hutte, mobile home, chalets, tipi…).
Côté durée, les étapes étaient calibrées pour 15 km. De quoi partir vers 9h du matin et arriver pour 16h.
Pour le détail, je vous renvoie vers les 3 articles qui détaillent tout le parcours dans le chapitre Le récit étape par étape