Le bout du monde et le fond du jardin

Avec la publi­ca­tion de mon voyage en France, j’ai la curieuse impres­sion que la diago­nale du vide vient chasser 15 ans de voyage aux quatre coins du monde. Rien ne me plaît moins que de me voir cantonné à une case.

Avec la publi­ca­tion de mon voyage en France, j’ai la curieuse impres­sion que la diago­nale du vide vient chasser 15 ans de voyage aux quatre coins du monde. Rien ne me plaît moins que de me voir cantonné à une case.

Vous avez déjà eu l’impression d’aller contre votre propre nature ? Par exemple, de vous mettre au centre de la scène alors que vous avez toujours fui la lumière des projec­teurs ? C’est un peu l’impression que j’ai en ce moment. D’un naturel plutôt discret – certains diront secret – j’agite les bras en tous sens pour me faire remar­quer et attirer l’attention sur mon travail depuis que mon livre « la diago­nale du vide, un voyage exotique en France » est sorti.

Ne voyez pas là un signe de vanité. Je cherche, une fois de plus, une solu­tion pour vivre de mes voyages. Cette fois-ci, avec quelque chose à vendre – mon livre – et l’espoir d’en vendre suffi­sam­ment pour envi­sager un autre voyage et initier un cercle vertueux. Pour une raison mysté­rieuse, écrire sur du papier confère à un auteur plus de pres­tige que n’importe quel support digital et publier un livre déve­loppe para­doxa­le­ment mon audience sur le blog.

Les cases et les étiquettes

Le danger de cette démarche promo­tion­nelle consiste à me retrouver réduit à une étiquette. En l’occurrence, après ce premier livre sur ma traversée de la diago­nale du vide, celle du voya­geur amou­reux de la France et de ses campagnes. Google aime bien les étiquettes et pour figurer en bonne posi­tion sur les pages de son moteur de recherche, il vaut mieux être mono-maniaque : les voyages solo au féminin, les tours du monde à vélo, les city-trips en Europe. Les blogueurs appellent ça leur niche. À la niche les blogueurs !

Mais il en va diffé­rem­ment sur la toile et dans la vraie vie (dans le jargon du net, on dit IRL, in real life). Récem­ment, je suis tombé sur un twitt annon­çant l’ouverture prochaine du 25 hours hotel à Paris. J’avais passé une nuit mémo­rable dans leur établis­se­ment berli­nois, où de ma chambre entiè­re­ment vitrée domi­nant l’étendue verte du Tier­garten, j’écoutais les cris des oiseaux résonner dans la nuit. J’adorerais tester celui qui s’ouvre Gare du nord, à 100 mètres du quar­tier où je vivais lorsque j’étais parisien.

Ne pas choisir

Tout le problème est là. J’aime autant les esca­pades à vélo que les randon­nées en montagne, les hôtels design que les nuits à la belle étoile, la cuisine gastro­no­mique que les étals d’une boulan­gerie au fin fond d’un village de province. Je ne suis pas mono­li­thique, pas plus que vous. Avoir fait l’un de mes plus beaux voyages en traver­sant la France à pied n’arrête pas mes hori­zons aux seules limites de l’hexagone.

Je rêve aussi du Japon, d’Éthiopie, de Mada­gascar ou de Pata­gonie. Le bout du monde et le fond du jardin recèlent la même quan­tité de merveilles. Je ne compte m’interdire ni l’un ni l’autre.

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

Commentaires

Bonjour Mat , votre idée m’a de suite inté­ressée et je vais décou­vrir douce­ment votre livre enrichi par votre blog. Je vous souhaite une belle année

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