Berceau de la Mauritanie, Atar s’étend au pied des falaises qui marquent les limites du plateau de l’Adrar. Écrasés de chaleur, nous sommes parvenus au coeur du désert. Les dunes et les oasis ne sont plus qu’à quelques jours de chameau ou à quelques heures de taxi.
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L’aéroport d’Atar est le point d’arrivée des voyageurs en Mauritanie (grâce aux efforts de l’agence Point-Afrique). L’agence propose des vols de janvier à mars, quand les températures sont encore clémentes.
Contact : Point-Afrique
Tel : +33(0)4.75.53.23.83
Web : point-afrique.fr
Boire. Du chaud ou du froid, du sucré ou du salé, du bon ou du mauvais, peu importe, pourvu que cette pensée obsédante nous quitte l’espace de quelques minutes. Le Sahara nous a enseigné ce qu’est la soif, et se désaltérer, d’un geste trivial, est devenue une joie vraie, presqu’une chance. Abdelahim, notre hôte, mesure bien toute la portée de cette évidence : l’eau est un bien immensément précieux, aussi précieux que le visiteur est sacré dans la religion musulmane.
Un thé au Sahara ou l’hospitalité mauritanienne
Écrasés par la chaleur du désert et la fatigue du voyage, bien à l’abri à l’ombre d’une petite pièce aérée par un ventilateur, nous nous protégeons des rayons accablants du soleil tandis que notre bienfaiteur s’attelle à assouvir notre soif sans fin.
Après avoir partagé le traditionnel breuvage de lait de chèvre, d’eau et de sucre – le zrig – servi aux nouveaux arrivants en signe de bienvenue, les tournées de thé s’enchaînent et les petits verres se remplissent aussi vite qu’ils se vident. En dehors du bruit régulier de nos lèvres aspirant le liquide brûlant, du vol capricieux des mouches et du ventilateur brassant l’air immobile, rien ne trouble le silence qui nous invite à fermer les yeux pour mieux savourer cette reposante inactivité. Dehors, l’intense clarté rebondit sur les murs blancs de chaux et bleu d’indigo.
Deux fois, nous sortons de notre torpeur pour engloutir le plat de riz ou de pattes qu’on nous présente, avant de regagner nos rêves là où nous les avions laissés. Avec l’arrivée du soir et de sa fraîcheur bienfaisante, nous quittons nos tapis pour les nattes installées sur le toit de la maison, où, après un savoureux couscous, nous nous endormons dans la fraîcheur de la nuit, bercés par les chants sahraouis qui nous parviennent du centre de la ville en vagues indistinctes.
Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble.
En Mauritanie, une autre notion du temps
Nous sommes en plein mois de Juillet, et en cette période de grosse chaleur, les touristes n’abondent pas plus que les taxis. Bloqués à Atar dans l’attente d’éventuels compagnons de route, nous avons tout loisir d’assister à quelques parties de dames que des vieux jouent sur un terrain tracé à même le sable. D’un côté, les pions sont des petits morceaux de bois noir, de l’autre, des petites boules grisâtres non identifiées dont nous percerons le mystère plus tard juchés sur une selle : des crottes de dromadaire !
Les heures passent… Combien exactement, on ne sait pas très bien. Les gens arborent tous de superbes montres clinquantes et flashies, mais peu d’entre elles servent encore à lire l’heure. Le temps est ici marqué par la prière, seul repère réellement digne de foi. Dans la rue, les fidèles viennent se placer à heures plus ou moins fixes à l’intérieur d’une enceinte délimitée de petites pierres dans laquelle ils effectuent le rituel sacré : ablutions (au sable) puis séries de prosternations (dans le sable) si bien qu’ils en sortent tous avec une petite tâche de sable jaune sur leur front à la peau noire.
Si ça nous amuse, nul ne penserait à s’en émouvoir. Rien de plus respectable ici qu’une marque de piété.
La suite du voyage à lire ici : Chinguetti, rêve de désert en Mauritanie
4x4 et taxi-brousse en Mauritanie
Atar est le point de départ des méharées et des treks à travers le désert mauritanien. Si vous organisez vous-même votre séjour, prévoyez du temps pour les transports. Les taxis collectifs sont le moyen de transport principal et desservent les villes reliées par le goudron. En Mauritanie, un véhicule ne part pas à l’heure dite, il part quand il est plein. Le prix de la course est calculé sur une base kilométrique et divisé par le nombre de participants, ce qui rend la notion de prix approximative . Pour ne pas être soumis aux aléas des départs, ceux qui peuvent se le permettre loueront un 4×4 (environ 50€/jour)