Au Vent des Forêts, sept sentiers de randonnée de 3 à 14 km permettent de découvrir les oeuvres des artistes disséminées dans la forêt de Nicey-sur-Aire. Qui saura nous parler de cette galerie d’arbres et d’oeuvres à ciel ouvert ?
Au téléphone, Pascal Yonnet, le directeur du Vent des Forêts, défend bec et ongle l’originalité de cet « espace rural d’art contemporain ».
« Ce n’est pas du land art. Ce n’est pas une exposition. Ce n’est pas un musée. Ce n’est pas une galerie. »
Nous sommes venus rencontrer les acteurs bénévoles qui sont au coeur de la démarche. Qui saura nous parler de ce projet si particulier ? L’enquête est ouverte.
À la table de notre hôte, Chantal, dont les tartines du matin et les apéritifs du soir nous laisseront certainement des souvenirs émus durant tout le voyage, nous croisons l’artiste sculpteur qui travaille au village de Pierrefitte, Ehren Tool. Chantal met à sa disposition son atelier.
C’est le principe du Vent des Forêts : tout le monde participe à l’organisation de l’événement, de l’accueil à l’hébergement en passant par la mise en place des œuvres.
Dans l’atelier de l’artiste
En quelques jours, l’imposant sculpteur est devenu la coqueluche du village. L’association de poterie du coin a même saisi l’occasion de s’incruster. Quelques « tentatives » poireautent à la porte du four. Un des membres m’entreprend sur les techniques, les cuissons, les matières… Comment lui dire que ça ne m’intéresse pas ? Je me plonge dans la contemplation des séries de pots qui sèchent à la lumière de la verrière.
Tout le monde se presse à l’atelier pour voir naître les coupes des grandes mains glaiseuses d’Ehren. Certains apportent des souvenirs de guerre. Ils serviront à personnaliser les oeuvres. L’artiste est un ancien marine, vétéran de la guerre du golfe. Son message de paix trouve écho ici. La Meuse a été le théâtre d’opérations militaires durant les dernières guerres. La mémoire des conflits est encore vivante.
Créer une œuvre qui se nourrit de l’identité du territoire, c’est un des principes propre au Vent des Forêts. Mais un portrait en anglais, ça risque d’être compliqué…
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Le restaurant de Madame Simon
Chantal nous met sur la piste de Madame Simon. Son café a longtemps constitué le point de repère de l’organisation. Promeneurs, artistes, bénévoles s’y rassemblaient pour bavarder et définir le programme du lendemain, entre un plat de concombres et un civet de lapin. Si c’est encore ouvert, Madame Simon est la personne qu’il nous faut.
Nous arrivons en pleine partie de Scrabble. Le Vent des Forêts ? Le visage contrarié de la vieille dame s’illumine. On rapproche les chaises, on sort les gâteaux. Fred va chercher son perrier à la réserve. Micro on.
« Le Vent des Forêts ! Ah oui, c’est un Meusien qui a lancé ça. Comment qu’il s’appelle donc ? Les noms m’échappent… François Davin ! Au début c’était bien, j’avais beaucoup de monde, les artistes venaient manger avec leurs familles d’accueil. Mais c’est fini. Je suis trop vieille pour faire la cuisine. Il n’y a plus personne maintenant. Quelques promeneurs comme vous. Je les envoie se servir. Mes enfants me disent que je suis plus bonne qu’à la caisse. Ben c’est déjà pas mal, je leur dis ! Tiens voilà ma bru, on va faire un scrabble. Vous jouez ? Non ? Bon ben je vous en aurai raconté, vous en avez bien pour vos quat’sous ! »
Elle empoigne son déambulateur, s’installe à la table d’à côté… Pour un portrait sur le Vent des Forêts, ça va faire un peu court…
La maison Vent des forêts
Après avoir abrité les premières réunions du Vent des forêt, le café de Madame Simon a été racheté par l’association en 2020 pour devenir la maison Vent des forêts. Il garde sa fonction essentielle de café convivial où l’on se retrouve pour boire un verre entre deux randonnées mais il deviendra et accueillera des bureaux et des espaces dédiés aux activités de production artistique.
Adresse : 6, grande route, 55260 Lahaymeix
Horaires : 13h30-18h mercredi et jeudi , 10h-18h du vendredi au dimanche
Une balade artistique en forêt
Sur le chemin, nous empruntons les parcours où souffle le Vent des Forêts. La campagne est calme, le ciel menaçant. Aux premières gouttes, nous nous réfugions dans les bois. La balade est une superbe occasion de découvrir la forêt où s’immiscent les langues vert tendre des champs de céréales et où les œuvres d’art contemporain dialoguent avec la nature.
De l’art ou de la nature, lequel est le prétexte pour venir découvrir l’autre ? On ne ne sait plus très bien.
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45 km de sentiers de rando
Pour se dégourdir les jambes, sept sentiers de randonnée de 3 à 14 km permettent de découvrir les oeuvres des artistes disséminées dans la forêt de Nicey-sur-Aire. Une carte, téléchargeable en ligne et disponible gratuitement au bureau de l’association à Fresnes-au-Mont et dans les offices du tourisme du coin, permet de s’orienter et de situer les oeuvres.
À télécharger : la carte des sentiers
Chez Choukri, épicerie, bar, électroménager
D’une manière ou d’une autre, tout le monde prend part au Vent des Forêts. À l’épicerie de Nicey-sur-Aire, on accueille les locaux, on distribue le programme, on renseigne les visiteurs. Les Choukri ont le sens du service. Aménagé dans un coin de la supérette, un bar offre même aux visiteurs de passage un peu de convivialité.
Un bar dans une épicerie ? On se regarde avec Fred… Depuis notre traversée du désert dans le nord meusien, on sait l’importance de ce type de commerce dans la vie d’un village. Cette fois, on tient notre portrait !
Le vent des forêts, canal historique
À la terrasse de l’épicerie, la correspondante locale de l’est-républicain nous attend en embuscade. Elle aussi fait la chasse aux portraits et le notre l’intéresse ! Nous sommes invités pour la soirée.
On ne pouvait pas mieux tomber car Chantal de Nicey-Sur-Aire participe à l’aventure Vent des Forêts depuis ses débuts. Elle a pris part au premiers comités de sélection des oeuvres, accueilli des artistes estoniens, norvégiens, japonais. Son mari Joël, grand bricoleur, a prêté sa tronçonneuse, sa perceuse et son énergie à des artistes de renommée mondiale. En matière d’art, le couple en connait plus que bien des salonnards parisiens.
“Et le perchoir ? Et la noisette ? Vous avez vu les cabanes de Matali Crasset ?”
Non. Effectivement, les structures de métal et de bois offrent un abri à la fois design et bien intégré dans leur clairière d’accueil. Parmi les arbres, sous les étoiles, on aurait bien passé la nuit dans une de ces maisons sylvestres !
Les maisons sylvestres
Installées au coeur de la forêt, le nichoir et la noisette offrent un hébergement design idéal pour prendre le temps de se ressourcer le temps d’un week-end d’art et de forêt. Les deux maisons proposent 4 couchages et l’on peut y cuisiner ou profiter de repas locavores tout prêts.
Tel : 03 29 71 01 95
Mel : contact@ventdesforets.org
www : airbnb
Le vent des forêts
C’est vraiment un événement à ne pas manquer ! Les circuits artistiques sont accessibles de mars à septembre, mais l’inauguration des nouvelles oeuvres a lieu chaque année au cours du mois de juillet. Profitez en pour passer la nuit dans une des maisons sylvestres, l’expérience a l’air vraiment nature et le coût de 70€ la nuit (de 1 à 4 personnes) est très accessible. Pour voir l’intégralité des 100 oeuvres d’art, prévoyez plusieurs jours pour épuiser les 45 km de sentiers.
Adresse : 21, rue des tassons, 55260 Fresnes-au-Mont
Tél : 03 29 71 01 95
Mel : contact@leventdesforets.org
Web : www.leventdesforets.org
Commentaires
Encore un super article. Je n’avais jamais entendu parler de ce festival, mais ça a l’air génial ! Quelle bonne idée d’exporter l’art dans la forêt ! et les oeuvres ont l’air d’être pensées dans cet élément !
Encore une fois, les photos sont superbes.
Hello Sebastien ! Merci 🙂
Oui oui, c’est vraiment un super événement et un concept très malin. L’inauguration des nouvelles oeuvres aura lieu samedi prochain (le 11 juillet). Je serais bien curieux de voir ça !