Berlin se raconte à travers ses buildings. Siège du Bauhaus, capitale du IIIème Reich, fleuron du communisme… Prise dans les remous de l’histoire, l’architecture de Berlin reflète les soubresauts du XXème siècle.
Lire l’histoire sur les murs de Berlin
À Berlin, on se promène dans un livre d’histoire à ciel ouvert. Les pages se tournent de quartier en quartier. L’âge d’or artistique de la république de Weimar s’incarne dans le bâtiment Bauhaus de la galerie nationale. La silhouette du dôme de verre du Reichstag rappelle l’incendie qui marqua l’avènement du IIIème reich. Sur le Ku’damm, souvenir des bombardements massifs de la guerre (Berlin est détruite à 70%) avec le clocher démoli de l’église du souvenir et l’édification d’un nouveau lieu de culte aux vitraux bleus. En longeant les restes du mur de Berlin, le long d’East side Gallery, c’est le rideau de fer et la guerre froide qui remontent en mémoire.
À Berlin, l’histoire semble plus incarnée, moins académique qu’ailleurs.
Grands espaces vides et buildings flambants neufs
C’est peut-être ce qui rend Berlin si attachante. Ses cicatrices sont partout. Dans les années 90, le plus grand chantier d’Europe est au coeur de Berlin. De l’immense no man’s land de la Potsdamer Platz, un quartier entier surgit sous la houlette de Renzo Piano. Berlin redevient la capitale de l’Allemagne réunifiée et le quartier du parlement tire un immense trait d’union entre les deux parties – anciennement est et ouest – de la ville. A Tempelhof, le tarmac de l’aéroport, après avoir assuré l’approvisionnement de Berlin-Ouest, devient la cour de récré des quartiers de Kreuzberg et de Neukölln. S’y côtoient barbecue, cerfs-volants, cyclistes et promeneurs.
A Berlin, architecture transformiste
Des travaux partout et des quartiers qui ne cessent de se transformer. Grues, pelleteuses et marteaux-piqueurs, Berlin n’en finit pas de faire peau neuve. Sur les murs, les tags et le street art évoluent au fil des reconstructions. L’art éphémère correspond à cette ville où rien ne semble amené à durer. Même le Tacheles, symbole de la vie alternative, a vécu. Connue pour ses numéros de transformiste, Berlin change d’identité de mois en mois. Les lieux ouvrent et ferment pour déménager à quelques centaines de mètres. Il reste encore suffisamment de place pour les initiatives alternatives, un peu loufoques, qui donnent à la ville son délicieux parfum libertaire.
Où est le new cool ?
Le Berlin hype sent le gravas et la moisissure. Le balai a été passé mais il reste encore des traces de poussière dans un coin de la salle. En voie de gentrification, les quartiers alternatifs de Kreuzberg et de Friedrichshein attirent une population de moins en moins punk. Où se situe la nouvelle frontière ? Il faut lorgner du côté des quartiers non contaminés par les ravalements de façade et les vitrines proprettes. C’est là qu’une architecture moins institutionnnelle et plus opportuniste émerge. De nouveaux lieux à découvrir au gré de ballades dédiées à l’exploration urbaine de cette ville qui s’y prête si bien.
Commentaires
Super article ! Très complet ! On y retrouve pas mal de choses de Berlin ! Même si j’avais de gros apriori sur la ville, j’ai adoré Berlin, particulièrement la partie moderne !
Merci Elodie 🙂
Berlin ? L’essayer, c’est l’adopter !!
Moi j’aime aussi beaucoup découvrir les vieux bâtiments abandonnés… L’histoire y suinte de partout !