Lipari, carrefour des îles éoliennes

Lipari joue le rôle de capi­tale des îles éoliennes. Pour qui souhaite visiter la plus grande île de l’archipel, c’est ici que l’histoire commence…

Les îles Lipari sont l’autre nom des îles éoliennes. Parce que c’est la plus grande île de l’archipel et parce que l’histoire commence ici, Lipari joue en quelque sorte le rôle de capi­tale. Sous la protec­tion du château de Lipari se succèdent Grecs, Romains, Normands, Espa­gnols… Mais je ne suis pas venu pour la leçon d’histoire. Je suis plutôt venu pour le farniente…

Quand on n’a rien à faire, rien de mieux que de regarder s’affairer les autres. Sur le port de Lipari, l’activité est inces­sante. C’est le carre­four de l’archipel des îles éoliennes. Au petit matin, je m’en retourne donc sur le quai assister au débar­que­ment des véhi­cules et au travail des dockers dans la fraî­cheur de cette belle journée de novembre.

Au dessus de la mer Thyrrénienne

L’air marin me donne envie de prendre le large et un petit sentier côtier mène juste­ment à la pointe sud de l’île, avec vue impre­nable sur Vulcano. La lumière crue éblouit les pentes auxquelles s’accroche le petit chemin dallé et rebondit sur les murs blancs des maisons lipa­rotes.

Lipari, carrefour des îles éoliennes - La côte rocailleuse et sa végétation

Entre les cactus qui recouvrent les flancs de l’île, une tête de géant surgit, échappée d’un hangar en bordure de la route.

Je repense aux chars et à la ferveur du carnaval de Mindelo au Cap-Vert… D’île en île, on retrouve des points communs…

Lipari, carrefour des îles éoliennes - Figurines de carnaval

Aux origines des îles Lipari

Depuis la pointe de Lipari, on distingue les fume­rolles du cratère de Vulcano, de l’autre côté du bras de mer. L’observatoire géophy­sique est aux premières loges et j’espère y croiser quelques scien­ti­fiques pour m’expliquer la genèse de l’archipel volca­nique des îles éoliennes et plus parti­cu­liè­re­ment, l’activité sismique de ses volcans emblé­ma­tiques, Vulcano et Strom­boli. Pas de chance, la porte est fermée et le site désert.

En l’absence de science, la mytho­logie a le champ libre ! Au pied de la falaise que surplombe l’observatoire, les deux rochers qui pointent vers le ciel rappellent le mythe auquel l’île doit son nom. Ces fara­glioni, aussi appelés doigts d’Éole, sont les reliques du dieu des vents qu’Ulysse, au cours de son Odyssée, visita en son palais de Lipari.

Dans le centre de Lipari

Dans les ruelles du vieux quar­tier de Lipari, ça sent la lessive. Le linge pendu au balcon sèche, inerte. De 2h à 5h, toute la Sicile fait la sieste. Ce qui reste de vie se passe alors dans la cuisine et les îles éoliennes ne font pas exception.

Lipari, carrefour des îles éoliennes - Ruelles dans le centre de Lipari

Le restau­rant Chez Filip­pino est consi­déré comme l’un des meilleurs restau­rants de Sicile. Dans la grande salle tendue de draps clairs et de nappes plis­sées, je suis le seul client du soir.

Dégus­ta­tion des diffé­rentes huiles d’olives, fruits de câpres, espadon en sauce et tira­misu servis dans un service aux armoi­ries de la maison, sous les applau­dis­se­ments du match de foot que la télé diffuse. Ambiance famille hors saison.

Un tour de Lipari en scooter

Lipari est la plus grande et la plus peuplée des îles éoliennes. Pris par le temps pour pouvoir décou­vrir à pied ses paysages volca­niques, c’est par ses petites routes que je décide de l’arpenter.

Louer un scooter tient du jeu d’enfant. Se repérer à travers les diffé­rentes vallées est en revanche beau­coup moins facile. Quit­tant la route côtière qui fait le tour de l’île, je m’enfonce entre les flancs de la montagne, me perds, décide fina­le­ment de prendre la route comme elle vient. Mes circon­vo­lu­tions me ramènent une bonne heure plus tard à quelques centaines de mètres de la bifur­ca­tion initiale…

Le soleil se couche alors que je mets les gaz pour arriver avant le noir complet (le phare de mon scooter est cassé). Plus long que prévu, ce tour de l’île ! Je râte le coucher de soleil sur Salina. La nuit tombe lorsque j’arrive au village de Quat­tro­pani. Au cime­tière tout illu­miné, il y a foule. C’est la Tous­saint et les familles viennent rendre visite à leurs morts. L’atmosphère est inti­miste, la lumière photo­gé­nique. J’assiste à distance respec­tueuse aux hommages fami­liaux en me ques­tion­nant sur le nombre d’accidentés de la route…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

26 Partages
Partagez26
Enregistrer
Tweetez