Première des îles éoliennes accessibles depuis le port de Milazzo, Vulcano est une introduction magistrale au volcanisme. Fumerolles, lave pétrifiée, cône volcanique où s’abrite le grand cratère de l’île… La visite de l’île de Vulcano – le dieu du feu – offre une plongée au cœur de sa grande forge.
Porto Levante, île de Vulcano, fin de matinée. Sur le port, on m’indique le seul hôtel encore ouvert en cette fin de saison. Les dix minutes passées sur le pont du ferry à regarder l’île et son volcan se profiler m’ont mises en appétit. Je dépose mes affaires et me lance carte à la main sur le sentier qui escalade la pente abrupte du volcan Vulcano. Je suis venu pour lui.
Selon mes informations, l’ascension jusqu’au grand cratère dure une heure. Pressé d’arriver au sommet au plus vite, je ne m’attarde pas en chemin. Le jour tombe vite à cette période de l’année et je veux mon cliché panoramique du soleil se couchant sur l’archipel des îles éoliennes.
L’ascension du volcan
Des sillons creusés dans la terre rouge s’échappent les vapeurs du volcan. Ce sont les fumerolles à l’odeur âcre de souffre contre lesquelles les panneaux mettent le visiteur en garde.
Plus bas, sur la péninsule de Vulcanello, elles alimentent un bassin où les curieux viennent crapauter, recouverts jusqu’aux yeux d’une boue thérapeutique aux vertus certainement multiples.
De grosses pierres saupoudrent le cône du cratère. Des bombes volcaniques, restes de la dernière éruption. Vulcano est un faux tranquille. Derrière ses airs endormis se cache l’un des volcans les plus dangereux d’Italie.
Je me fraie un chemin à travers les fumerolles qu’un vent violent balaye et entreprends le tour du cratère. De l’autre côté de la caldeira, avec le cratère en premier plan et les îles de l’archipel qui rosissent au loin, le panorama sur les îles éoliennes est impressionnant.
Les éruptions vulcaniennes
Vulcano est un volcan-archétype. Il a donné son nom aux éruptions explosives rarement accompagnées de coulées de lave. Les gaz accumulés dans le dôme du cratère font exploser la roche et déclenchent l’éruption. La dernière date de 1890 et le volcan fait depuis l’objet d’une surveillance constante.
Balade sur la péninsule de Vulcanello
Il me reste encore une petite matinée avant de rejoindre les côtes de Sicile. Je m’aventure dans les petites rues de Vulcano Porto en direction de la péninsule de Vulcanello. J’y ai repéré quelques plages de sable noir au potentiel photogénique avant que l’hydroglisseur n’arrive en début d’après-midi. Mais les céramiques de Santo Stefano qui bordent les allées me suivent des yeux comme pour me mettre en garde :
« Ne va pas plus loin, tu vas rater le bateau ! »
Je rebrousse chemin.
Sur le port de Porto Vulcano
Sur le port de Porto Vulcano, l’attente. Le vent de la veille n’a pas décoléré, la houle est forte et les liaisons maritimes deviennent plus aléatoires dans ces conditions. Soumis aux caprices d’éole et de Poséidon, me voilà Pénélope, condamné à scruter l’horizon dans l’espoir du prochain bateau.
Sur le port, les autochtones fêtent bruyamment la fin de la saison et l’arrivée des vacances au Faraglione, bar, hôtel et restaurant. Seul sur mon muret, je dois faire peine à voir. Me voilà convié à partager le pantagruélique barbecue de saucisses, de côtes de porc et de volaille. Naïf, je fais honneur aux plats, mais mon assiette se remplit toujours plus à chaque tournée de viande. Le vin coule en abondance. On mange à s’en faire péter la panse.
Les anciens chantent des chansons siciliennes, un convive se lève et déclame un poème en l’honneur de Julio, l’hôte du lieu. L’attente paraît moins longue avec quelques verres dans le nez. Et le bateau finira par arriver. Un dernier banquet comme un au revoir chaleureux.
Je reviendrai !