C’est le premier jour de ce voyage en Irlande qui m’amènera je ne sais pas trop où encore. Je compte demander aux Irlandais où ils iraient s’ils avaient un mois de vacances dans leur pays. Je suis tout excité à l’idée de faire mes premiers kilomètres à vélo. Oui mais bon… C’est l’Irlande !
Je suis à l’aéroport de Dublin et je regarde tomber la pluie. On m’avait prévenu :
“en Irlande, c’est comme en Bretagne : il fait beau plusieurs fois par jour.”
J’aime quand un pays tient ses promesses…
Vérification des sacoches – ok –
Règlage du braquet de vitesse – ok –
Pression des pneus – ok !
J’enfourche mon vélo, curieux, presque content de goûter à cette fameuse douche irlandaise dont on m’a tant parlé. Après tout, c’est elle qui va m’accompagner durant ce mois sur l’île. Autant être fixé tout de suite sur ce qui m’attend.
Vent de face, gouttes qui s’écrasent lourdement sur la capuche, visibilité approximative. Un baptême bien arrosé. Signe inquiétant, tout autour de moi : la vie suit son cours comme si de rien n’était. Ni empressements, ni parapluies, ni courses désordonnées en quête d’un abri… Personne ne semble incommodé par le déluge qui s’abat sur nous. Un flegme tout britannique. Et moi, sur mon vélo, élucubrant déjà des projets de voyages en sous-marin…
Une heure plus tard, mes chaussettes sont sèches, le soleil caresse le plancher bosselé du “Brogan’s bar” et la “tempête” – c’était donc une tempête – finit de balayer la côte est de l’île. Une jolie rousse dénommée Guiness m’attend sur le coin de la table. “Life seems brighter after a Guiness” ! Yes indeed…