Le bâtiment est un morceau de bravoure. L’orchestre, un des meilleurs philharmoniques au monde. L’acoustique est irréprochable. Venir tousser à la philharmonie de Berlin, c’est chic !
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Pour les amateurs de musique, c’est un des incontournables de la vie nocturne. La philharmonie de Berlin ! Venir y pousser quelques quintes, ça vaut vraiment la peine. Un concert d’accordéon a même été organisé pour l’occasion. Ca tombe bien !
J’irai tousser chez vous
Quelques bâilleurs et éternueurs sont présents dans l’assistance. Ils se sont probablement trompé de concert. Trop tard. Le spectacle va commencer d’une minute à l’autre. L’ensemble des tousseurs, de tessiture et de puissance variable, s’est installé dans les gradins. L’orchestre sera cerné et en minorité. Dans son dos, un tousseur soliste fait face à l’assistance. Il laisse échapper quelques toussotements rapides et nerveux : un sniper. Les musiciens pénètrent sur la scène.
Chacun accorde son instrument : petite toux grasse pour s’éclaircir la voix, quintes affirmées des baritons, toux éparses des mezzo, raclements de gorge secs des sopranes. Silence. Le chef lève la baguette… Ultime toux – manoeuvre d’intimidation ? On retient son souffle… Les accordéons égrènent les premières notes. Côté gauche, un tousseur embusqué ouvre le feu et surprend tout le monde. Depuis leurs positions, d’autres tousseurs lui répondent, marquant les silences de leur présence enrouée.
Allemagne 1–0 Argentine
Sur scène, la trentaine d’accordéons de l’orchestre Euphonia éreinte la passion d’un tango de Piazzola. Le métronome allemand est en train de venir à bout de la fougue argentine. Ce concert n’était pas une bonne idée. Je regarde la salle.
Un barbu bat le rythme sur la jambe de sa femme. Une jeune fille envoie des textos à la cantonnade. Une blonde cherche le plan de la salle dans le programme. Son voisin vérifie les résultats des matchs de foot de la soirée, entre deux airs de Saint-Saens et de Ginastera.
A la dernière pièce, aux faux airs de marche bavaroise, je sens bien que tout le monde se retient de taper dans ses mains au rythme de la grosse caisse et des timballes. Des applaudissements spontanés fusent même à la première respiration, tempérés par la chef d’orchestre qui se retourne en souriant poliment. Ma voisine bat la mesure. 1–2‑1–2. Ach, la légèreté du rythme binaire…
Le concert de l’année
Quatre rappels, liesse générale, embrassades, bouquets de fleurs… Tout le cérémonial d’un concert de musique classique. Le public qui veut se persuader qu’il a assisté au triomphe de l’année, applaudit à tout rompre.
Finalement ce que j’ai préféré, c’était le joueur de balalaïka à l’entrée du parking ! Et la dame en blanc, à la sortie, avec ses allures de fantômes aux grands airs. Quand on s’ennuie au concert, le spectacle est dans le public !
Berliner Philharmonie
Je n’ai pas eu de chance, le concert était décevant. Mais voir une symphonie de Mahler ou de Beethoven à la Philharmonie de Berlin est une expérience que vous n’êtes pas prêt d’oublier. Les places les moins chères commencent à 10 € et offrent toujours une visibilité acceptable. Rien que pour l’architecture du bâtiment, la visite vaut vraiment la peine !
Pour les vraiment fauchés, ne pas rater les Dienstag Lunch Konzert. Concert gratuit chaque mardi, à 13h, dans le hall du bâtiment. Oeuvres hétéroclites et instruments rarement mis à l’honneur. Ambiance décontractée. Mieux vaut arriver un peu en avance, les places sont comptées !
Tarifs : Gratuit le mardi 13h. Places à partir de 10€, jusqu’à très cher en fonction des concerts.
Adresse : Herbert-von-Karajan-Str. 1, Berlin
Tel : +49 30 254 88 301
Web : http://www.berliner-philharmoniker.de/en/
Commentaires
Voilà en tout cas une expérience intéressante…
Oui, un concert à la philharmonie c’est toujours une fête, sauf que là, ben… C’était vraiment pas bon 🙂
J’ai eu un peu la dent dure du coup. Mais l’endroit reste magique et les concerts sont de haute volée – normalement.
Et puis il y a les Dienstag Lunch Konzert, qui sont gratuits (libre participation au profit de l’Unicef, plus exactement), et qui valent leur pesant de saucisse !