Une journée sur l’île de Batz

L’île de Batz a des airs de station balnéaire idéale. Eau turquoise, plages de sable fin, sports nautiques, jardins exotiques… Bonnes adresses et conseils pratiques pour une journée sur l’île.

L’île de Batz a des airs de station balnéaire idéale. Eau turquoise, plages de sable fin, sports nautiques, climat tempéré… A 15 minutes de Roscoff, ce petit morceau de Finis­tère nord a de l’exotisme à revendre. Parti pour faire le tour de l’île à vélo, je me laisse tenter par le sentier côtier qui longe le bord de mer jusqu’au jardin exotique.

Que répondent les Bretons aux mauvais coucheurs qui se plaignent de la météo locale ?

« En Bretagne, il ne pleut que sur les cons ! »

Je devrais être flatté… J’ai pris des coups de soleil la veille sur le sillon de Talbert et je suis en quête d’une phar­macie pour soigner mes brûlures et me protéger du soleil.

C’est un jour magni­fique pour prendre la mer. L’air est limpide, les couleurs éclatent. Le granit de Roscoff appa­raît sous son jour le plus gai. Mon road trip breton va prendre les couleurs du large !

À Roscoff, navettes pour l’île de Batz

J’imaginais une grande ville, un port rempli de bateaux, l’effervescence d’une place commer­çante… Mais comme ailleurs en Bretagne, c’est un gros bourg couleur granit parcouru de routes pas très larges, un petit centre-ville aux maisons bien rangées, quelques restau­rants le long du port de plai­sance et un clocher qui a du faire autre­fois l’orgueil de ses habitants.

Je suis en transit. Roscoff et sa presqu’île ne sont que le point de départ des navettes pour l’île de Batz, de l’autre côté du chenal, mais j’ai raté le bateau de 12h30 qui n’a jamais existé, je ne sais pas trop d’où je tiens cette infor­ma­tion. Je tue le temps entre les cordages, les hangars et les filets de pêche, échoue dans la baraque à frite à l’entrée de la jetée qui protège le port de plai­sance, ouvre la carte de l’île récu­pérée au guichet.

Une journée sur l'île de Batz - La jetée de Roscoff

Une journée sur l’île de Batz

J’avais prévu de faire le tour de l’île de Batz à vélo. Douze kilo­mètres, pas de quoi pani­quer, d’autant que les petits triangles qui indiquent les « sommets » de l’île culminent à 33 mètres et que l’île compte 4 maga­sins de loca­tion de vélo ! Mais le temps m’est compté et Danielle chez qui j’ai dormi la veille m’a recom­mandé le sentier côtier qui mène de criques en criques jusqu’au jardin Dela­selle. Le jardin bota­nique sera mon objectif du jour.

Balade sur le sentier côtier

Depuis l’embarcadère, j’escalade la petite rue à droite qui mène au calvaire et repique à travers maisons et jardins en direc­tion de la mer. C’est un joli sentier fleuri et arboré qui longe la côte sud de l’île. Quelques pointes rocheuses séparent les plages de sable fin (orien­tées au sud, chose rare en Nord Finis­tère). Des champs d’algues noirs réhaussent le bleu turquoise de la mer où flottent quelques navires. De l’autre côté du chenal, blan­chie par la chaleur et les embruns, Roscoff paraît déjà bien loin.

Rêves de mer, le centre nautique de l’île de Batz

À la pointe sud de l’île, une armada de kayaks de mer rouge et jaunes tranche dans ce paysage vert-blanc-bleu. Le bruit métal­lique des câbles qui claquent au vent contre le mat des cata­ma­rans souligne le silence des ruines de la chapelle Sainte-Anne. Rêves de mer, le centre de voile adossé au jardin bota­nique, propose des acti­vités nautiques bien tentantes : balade en kayak le long du littoral, décou­verte de la Baie de Morlaix en voilier… Mais j’ai choisi d’autres paradis plus terrestres.

Une journée sur l'île de Batz - Rêve de mer

Le jardin botanique Georges Delaselle

Le jardin Georges Dela­selle est un enchan­te­ment. C’est le jardin d’un assu­reur passionné de bota­niqueamou­reux des plantes exotiques, qui trou­vera sur l’île de Batz l’endroit pour réaliser son rêve. L’île qui jouit d’un climat doux toute l’année voit pros­pérer des plantes rame­nées des quatre coins du monde.

Georges Dela­selle décide d’y aménager une véri­table oasis. Le projet d’une vie et une inci­ta­tion au voyage. Palme­raie, jardin océa­nien, lande fleurie, terres australes… Du Chili à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Afrique du sud, plus de deux tiers des espèces proviennent de l’hémisphère sud. On oublie la géogra­phie et on oublie le temps.

Une journée sur l'île de Batz - Le jardin Georges Delaselle

L’auberge de jeunesse

Sur le chemin du retour, une petite maison simple et rustique m’attire, avec ses volets bleus et ses murs épais. Fran­çois qui travaille dans le jardin m’invite à passer le seuil de la porte pour jeter un coup d’œil aux travaux. Ouverte en 1963, l’auberge de jeunesse – puisqu’il s’agit donc de l’auberge de jeunesse – est en cours de réno­va­tion. L’association a misé sur l’économie circu­laire et Fanche et Fran­çois me font visiter les nouveaux dortoirs à faible impact environnemental.

Pour une loca­tion de vacances en famille ou en groupe, le lieu semble idéal.

– Le premier bâti­ment, c’était celui-ci en parpaings et puis il y avait les bateaux, là, et ils dormaient ici.

– Oui oui, les deux dortoirs là, l’accueil était là, et après ils ont acheté la petite maison pour faire restauration.

– Et puis après ils ont acheté Saveol, et puis Ti braz. Ca s’est fait dans la foulée. Et il y a encore un bâti­ment où il y avait les ateliers des bateaux plus bas.

– Combien de place, tu dis ?

– 59 !

Une journée sur l'île de Batz - L'auberge de jeunesse

À ce moment-là, dans les années soixante, tous les moni­teurs de voile sont béné­voles. Pour beau­coup, des jeunes venus là passer la saison, utiliser le centre nautique et donner des cours de voile aux jeunes. Des écoles, des centres aérés… Aujourd’hui, l’auberge n’a plus de bateaux. Pour faire de la voile et des acti­vités nautiques, il faut aller à Rêves de mer.

“Avec la légis­la­tion mise en place, on ne pouvait plus embau­cher les gens comme ça, il fallait les rému­nérer et l’activité de l’auberge ici ne suffi­sait pas.”

Dommage !

Une journée sur l'île de Batz - Les plages de sable blanc

Une île agricole

Accroché au pignon de l’auberge, un emblème attire mon atten­tion. Un sabot, une voile, un dragon. Selon la légende, Saint Pol préci­pita dans les flots le dragon qui terro­ri­sait l’île. C’est le trou du serpent, un chaos grani­tique qu’on trouve sur la partie ouest de l’île de Batz.

” La légende de l’île, c’est celle du dragon mais faut que je creuse un peu, je la maîtrise pas encore suffi­sam­ment. Par contre, la voile et le sabot, c’est parce qu’ici, c’est une île agri­cole, essen­tiel­le­ment. Donc c’est les paysans marins. Parce qu’ils vivaient de la terre mais aussi des algues. On était goémo­nier. Il y avait des fours à goémon pour faire de la soude. Souvent c’était les femmes qui tenaient les fermes et c’était les hommes qui étaient goémo­nier ou marins. C’est valable pour toute l’île de Batz mais c’est aussi valable pour toute la côte du Léon. “

Je retrouve les histoires d’algues que Brigitte me racon­tait sur le sillon de Talbert.

Les paysages du littoral

” D’ailleurs, si tu passes sur la façade nord de l’île, tu as des points de vue diffé­rents. Il y a les dunes et puis toute la grève blanche qui est belle comme tout et puis surtout ces chevaux qui sont là, ce sont des chevaux de trait qui ne servent pas ou très très peu main­te­nant. C’est plus senti­men­ta­le­ment qu’on les garde, des chevaux magni­fiques, plus loin là-bas. Et puis côté atlan­tique, plein ouest, tu as toute les landes, y a pas de construc­tions, c’est très sauvage et c’est là qu’il y a les nichées de goélands, tout ça… et ouais, c’est vrai­ment chouette ! Plein d’endroits très différents ! “

L’enthousiasme de Fanche est commu­ni­catif. Je dévale le chemin qui mène jusqu’à l’embarcadère en me disant que pour passer des vacances au bord de la mer, cette petite station balnéaire pour­rait bien être le lieu rêvé…

Une journée sur l'île de Batz - Vue sur le bourg depuis l'embarcadère

Où dormir autour de l’île de Batz ?

Pour profiter plei­ne­ment de l’île de Batz et de son atmo­sphère hors du temps, le mieux c’est de dormir sur place. Mais mon timing est un peu serré et je reviens sur le conti­nent passer la nuit. Carantec est à vingt minutes de voiture et j’arrive au ti’case, une magni­fique maison dans le style art déco.

Au petit déjeuner, Danièle m’acccueille avec le sourire. Native de Mada­gascar, elle s’est installée à Carantec pour changer de vie. Elle me vante l’île Callot, le château du taureau qu’il faut abso­lu­ment que je vois avant de partir… Encore des lieux que je n’aurais pas le temps de voir, pressé par le temps et le programme que je m’impose. J’ai rendez-vous avec les fées de la forêt de Huel­goat et je ne veux pas les faire attendre.

C’est tout le problème de savoir où l’on va… D’ores et déjà , on sait qu’on va tout râter !

Le voyage en Bretagne continue ici : 

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

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Commentaires

Belle échappée à l’ile de Batz. Jolie descrip­tion. Il n est pas possible de passer par Roscoff sans envi­sager une journée à Batz. Une vraie perle. Un autre souffle.

Merci Chris­tine ! Bien d’ac­cord ! Et un autre souffle, c’est joli­ment dit. Reste l’île Callot à décou­vrir maintenant 😉

je reviens de mes vacances passé dans le camping de Roscoff. ma soeur est tombé amou­reuse de cette region l´année derniere. donc, je l´ai rejoins avec ma fille, pour decou­vrir cette endroit.
j´ai pas ete decu ! je revien­drais meme. je lis depuis, plein de descrip­tion comme la tienne, pour regarder autre­ment cette region, sauvage, historique.
comme faut tout plani­fier a l´avance, pour etre sur d´avoir des places, j´envisage pour la prochaine visite de réserver. je suis du genre instinc­tive, mais, cette année, les visites ont été mediocres pour nous !
belle descrip­tion en tout cas de ce coin.

Merci Vanessa 🙂 Je suis d’ac­cord, le Finis­tère regorge vrai­ment de trésors ! Je me verrais bien passer une semaine sur cette île hors saison pour goûter le calme de l’en­droit et décou­vrir par la mer les autres petits coins. Cette petite auberge de jeunesse a vrai­ment l’air idéale et l’ac­cueil était char­mant. Peut-être pour la prochaine fois ?

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