Dans l’Argonne, du bon son pour les ânes

Faire une balade à dos d’âne en journée, assister à un concert le soir et passer la nuit au gîte. Anes Art’­gones mélange ces ingré­dients avec succès. Il fait bon vivre sous la grange à son.

Faire une balade en âne le jour, assister à un concert le soir, passer la nuit au gîte. De la culture à la campagne ? Anes Art’gones mélange ces ingré­dients avec succès. Il fait bon vivre sous la grange à son.

Le soleil décline tran­quille­ment sur la campagne. Dix ânes paissent dans un champ de margue­rite. Une tête de cheval marque l’entrée du village d’Evres-en-Argonne.

Des voitures en enfi­lade stationnent comme elles peuvent sur le bord de la route. Le vernis­sage va bientôt commencer. Sous le toit-cathé­drâle de la grange à son, tous les âges se côtoient. On ne sait pas très bien qui est l’ami, qui est l’artiste, l’invité, l’organisateur… Tout le monde est là, à pied d’égalité.

Du son pour les ânes

Anes art’gones. Anar. Argone. Deux jeux de mots qui campent le décor dans cet endroit où l’on ne jure que par le collectif. 20 ans que ça dure. Des balades en ânes, des concerts, des expo­si­tions, une boutique de commerce équi­table et un gîte en plein milieu des jolis champs de la Meuse…

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Une autre manière de faire de la poli­tique. Un univers dans lequel Jacques a trempé. Il connaît bien ses acteurs, ses rouages, ses travers. Il n’y a guère que le préfet à qui cet ancien infir­mier, chargé de mission près du Préfet et direc­teur d’établissement n’ait pas dit « je t’emmerde ». « Passer pour un zombie » ? Il a l’habitude et il s’en fout. Trop de choses à faire pour s’embarrasser avec des cons.

Culture pour tous

Trouver des artistes, préparer les ânes, enlever les limaces du jardin, orga­niser les expos… La grange est un centre culturel qui ne dit pas son nom et qui tourne à 75% en auto­fi­nan­ce­ment. Les ogres de barbac, Jeanne Cheral, la roulette rustre, barzin­gault, les hurle­ments d’Leo, la cara­vane passe… On ne vient pas ici pour le cachet.

Quelque chose de spécial se passe sous le toit de la grange à son. C’est la fête hors-circuit, loin du show-busi­ness. Juste le plaisir de partager un moment ensemble sous la char­pente de la grange. Les ânes se dirigent vers la clôture. Le concert va commencer.

Passer le témoin

Le public a répondu présent. Et finan­ciè­re­ment ? Jacques bougonne dans sa barbe fleurie.

« Finan­ciè­re­ment, je m’en fous. Si j’ai dix spec­ta­teurs à qui ça a fait plaisir, c’est déjà gagné. Ce soir, il y avait un gars de cinquante ans. C’était son premier concert. Ça c’est super. »

Il dit qu’il en a marre, qu’il est temps de passer la main, de faire autre chose. Et le voilà parti cher­cher le maire de Verdun pour s’assurer du prêt de la scène. Le festival Au pré de mon âne aura lieu cet été pour la sixième fois. 21 et 22 août. Parce qu’il n’y a que deux saisons dans la Meuse : l’hiver et le 15 août.

« On va se reposer… Demain ! »

On n’abandonne pas comme ça un rêve réalisé.

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

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Commentaires

Hey ! Oui, tout glisse 🙂 Je prends du retard, c’est génial !
Plein de rencontres impré­vues et de belles choses sur la route. Je n’ar­rive pas à tout raconter… Bon ben tant pis. Je ne raconte pas tout !

Merci pour cette poétique échappée en douce France ! Superbes photos 🙂
C’est souvent dans les petits pate­lins qu’on vit les meilleurs festivals.
Bonne route !

Merci Claire 🙂 Oui, bien d’ac­cord avec toi. Sur les scènes qui restent à taille humaine, le public et les artistes partagent quelque chose de différent.
Je n’ai pas encore assisté au festival au pré de mon âne, mais pour ce que j’ai entendu dans la grange à son (pour­tant c’était pas trop ma came et je me suis régalé), ça vaut vrai­ment le coup ! Bon, pour vous, ça va faire un peu loin 😉

Oui j’ima­gine que ça vaut le coup ! C’est le genre d’évè­ne­ment dans lequel Jérémie aime s’im­pli­quer (et oui ingé son oblige). On trouve aussi des évène­ments à petite échelle en Nouvelle Zélande, on profite de ces petits plai­sirs avant de décou­vrir et redé­cou­vrir ceux en France !

Merci pour ces récits de voyages et de rencontres. Vous nous emmenez avec vous et je les attends pour vivre avec plaisir un beau moment d’evasion.
Bonne santé et encore MERCI

Hey Joe 😉 Merci !
Content de vous embar­quer avec moi. La France c’est ici, vous trou­verez peut-être l’oc­ca­sion de partir vous aussi à sa découverte ?
Et merci pour la santé, elle va beau­coup mieux !!
À bientôt 🙂

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