Balade romantique sur le canal du Berry

La forêt de Sologne est un must pour les randon­neurs à la petite semaine. Rejoint par une back­pa­ckeuse philip­pine, le « camping trip » se trans­forme vite en aven­ture dans la fraî­cheur de l’automne. 

La forêt de Sologne est un must pour les randon­neurs à la petite semaine. Rejoint par Kat, back­pa­ckeuse philip­pine, le “camping trip” se trans­forme vite en aven­ture dans la fraî­cheur de l’automne.

C’est la photo d’une île postée sur mon profil Insta­gram. Devant – on ne le voit pas – un vieux couple est assis au bord de l’eau. Ils ont l’air heureux. La chanson de Brel – uuuune îîîîîîle – me vient en tête et j’emprunte un de ses refrains pour sous-titrer l’image :

« Voici venu le temps de vivre, voici venu le temps d’aimer. »

Un commen­taire ne tarde pas à s’afficher…

« Is there a way I can join this camping trip ? Always the most excellent locations ! »

C’est la première fois que je reçois un message de ce genre ! Me rejoindre ? Rien de plus simple. L’idée m’amuse même, mais je ne la prends pas trop au sérieux. Une envie passa­gère, sans doute.

Une île (déserte ?) sur le lac des Settons

À la cathédrale de Bourges

Trois semaines plus tard, dans l’ombre de cette cathé­drale, elle est là. Elle n’a pas l’air de croire qu’elle est là, qu’elle a réussi à atteindre Bourges et qu’elle m’a retrouvé. Elle rit, incré­dule. Tout a été si simple.

Je ne sais pas trop à quoi m‘attendre. J’ai un peu grossi le trait pour éprouver sa moti­va­tion… Insisté sur les nuits froides, le confort spar­tiate, le rythme très lent de mon voyage. Rien ne l’effraie. Au contraire.

Une cathé­drale en plein milieu du Cher… Drôle d’endroit pour un premier voyage en France. Drôle de cadre pour une première rencontre. On accorde nos violons autour d’une crêpe chocolat-banane. Budget ? Mini­ma­liste. Timing ? 5 jours. Itinéraire ?

Tout lui va.

Dans la lumière des vitraux de la cathédrale de Bourges
Sous les travées de la Cathédrale de Bourges

Le long du canal de Berry

Le canal de Berry s’enfonce dans l’humidité d’une journée grise d’automne. Le tapis rouge des feuilles, les herbes dans l’eau immo­bile, le reflet figé des arbres… Kat – elle s’appelle Kat – s’émerveille. Elle salue la pluie, les cygnes, les oiseaux.

Dans le silence, on entend parfois la surface de l’eau fris­sonner au passage d’une nuée de pois­sons minus­cules. Tout est calme sous la grande voûte des arbres. Je redou­tais la rigueur de l’automne. Fina­le­ment, je tombe sous le charme.

On ne sait pas trop où dormir. C’est vendredi soir, l’équipe de foot de Marmagne est à l’entraînement et les vestiaires feraient un excellent dortoir. Tonio, l’entraîneur, nous les réserve avec toute la chaleur de son accent marseillais.

Brume matinale sur le canal de Berry

Faites l’amour, pas la guerre

Ambiance virile au club où nous sommes conviés pour la troi­sième mi-temps. Autour du bar, le cheveux est court et gominé. Les tour­nées s’enchaînent. Les cendriers se vident et se remplissent. Les blagues fusent. Derrière le bar, deux pom-pom girls tirées aux quatre épingles distri­buent les verres et comptent les points. Je me demande pour qui elles sont là…

Tonio est dans son élément. Après une carrière dans l’armée, il savoure une retraite bien méritée. Afgha­nistan, Côte d’Ivoire, Centra­frique… Dans son regard, la lassi­tude de celui qui a déjà tout vu. 38 ans… Je lui en aurais donné dix de plus. Dans le froid du vestiaire, Kat grelote. Je me trans­forme en couver­ture chauffante.

Faites l’amour, pas la guerre.

Troisième mi-temps au club de foot de Marmagne

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

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Commentaires

Merci Maïder 😀
Cette rencontre là était parti­cu­liè­re­ment… particulière !
Les Pyré­nées devraient être à la hauteur. Rdv là-bas !

Rare que je sorte du bois (pari­sien en l’occurrence) pour commenter mais, entre la beauté des photos et la qualité géné­rale de ce blog, force est de constater que je suis (et reste) fan.
Bref, rien de constructif dans ce commen­taire si ce n’est de te souhaiter une belle année et une très belle conti­nua­tion dans tes aventures !

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