Nouadhibou du monde, aux portes de la Mauritanie

Aux confins du désert, cernée par l’océan, Nouadhibou (du monde) donne la mesure. Ici, comme ailleurs en Mauri­tanie, la vie est en sursis.

Aux confins du désert, cernée par l’océan, Nouadhibou (du monde) mérite bien ce jeu de mot. En arri­vant, le voya­geur en prove­nance du Maroc prend immé­dia­te­ment la mesure du pays. Ici, la vie est en sursis.

Nouadhibou du monde. Premier – et seul – port sur la route du nord. Aux confins du désert, cernée par l’océan, la vie semble s’être retiré de ce semblant de ville. Faux. Elle ne s’y est jamais vrai­ment dura­ble­ment installée. En arri­vant à Nouadhibou, le voya­geur en prove­nance du Maroc prend immé­dia­te­ment la mesure du pays. Ici, la vie est en sursis.

Nouadhibou, portes de la Mauritanie - Nouadhibou plage

À Nouadhibou, cimetière d’épaves et réserve marine

A quelques encâ­blures du port, les fantômes d’une flotte marchande reposent, couchés sur le flanc. Le vent, la rouille, le sel et les vagues digèrent patiem­ment les épaves de ce cime­tière marin. S’y attarder serait une erreur. A quelques kilo­mètres, la vie grouille.

Des milliers de crabes violo­nistes pianotent de leurs petites pattes agiles sur le sable détrempé. A mon approche, c’est un véri­table trou­peau qui fuit toutes jambes dehors, et dans sa caval­cade, fait bruisser l’eau comme si elle pétillait. Les plus rapides dispa­raissent dans les trous innom­brables dont la berge est criblée. Les autres trouvent refuge dans l’écume d’où émerge une foule de paires d’yeux péri­scopes qui ne perdent pas une miette de mes mouvements.

Nouadhibou, portes de la Mauritanie - cimetière de bateaux, fantômes d une flotte marchande

Les gardiens du parc national du banc d’Arguin

Ce sont les gardiens du parc national du banc d’Arguin. Une réserve dont les eaux pois­son­neuses font le bonheur des oiseaux migra­teurs et des Imra­guen, une tribu de pêcheurs nomades. Il y a encore quelques années, les convoyeurs de véhi­cules à desti­na­tion du Sénégal animaient les rives de ce désert d’homme. Le goudron qui relie désor­mais Nouak­chott à Nouadhibou leur en a fermé les portes.

Même ici, les choses avancent.

Nouadhibou, portes de la Mauritanie - Aux confins du desert, l'océan
Nouadhibou, portes de la Mauritanie - Aux confins du désert, cernée par l'océan

Commentaires

Ah Mathieu… quel plaisir d’enfin te lire 🙂
J’ai lu tes premiers articles et j’aime beau­coup : en quelques mots tu plantes le décor, tu nous emmènes avec toi.
La Mauri­tanie… pour le coup ça me trans­porte près de 10 ans en arrière, mais je n’avais été qu’à Nouak­chott. Avais-tu visité cette capi­tale ? ton avis sur cet endroit hors-norme m’intéresserait !

Merci Aurélie ! Ton message me fait chaud au coeur.
Je suis passé par Nouak­chott à deux reprises, oui. Bon ce n’est pas vrai­ment ce que je préfère de la Mauri­tanie, mais j’y ai rencontré des gens qui valent un petit billet ! Comme partout en Mauri­tanie, d’ailleurs. Ce pays est une aventure !!!

Merci pour cet article inté­res­sant qui appelle les ques­tions. Pour­quoi un cime­tière à bateaux à Nouadhibou ?
A bientôt j’es­père un article sur les pêcheurs nomades Imraguen ?

Bonjour Alain ! Bonne ques­tion. Il semble qu’une partie des épaves soit due à des naufrage purs et simples. Les eaux de la baie du banc d’Ar­guin sont sour­noises. la Méduse, dont le radeau peint par Jéricho est resté célèbre, s’était échoué ici. Peu à peu connu pour son cime­tière de bateau, Nouadhibou est devenu pour les arma­teurs un endroit très pratique pour saborder son navire arrivé en fin de vie. Le déman­tè­le­ment d’un bateau coûte cher, et le calcul écono­mique penchait en faveur d’un naufrage arrangé.
Quant aux Imra­guen, ahhhhhh, je rêve­rais de faire un repor­tage sur ce peuple qui pêche avec l’aide des dauphins !! Pour mon prochain séjour 🙂
Merci pour ta curiosité 🙂

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