« Allez, vendez moi la diagonale du vide ! »

« Et d’où vous vient cette idée ? » Lorsque je présente mon projet de diago­nale du vide, on me pose parfois cette ques­tion. C’est encore arrivé ce matin. Dans cette situa­tion, deux scéna­rios possibles s’offrent à moi. Parler avec la tête. Parler avec le cœur.

L’ori­gine de mon projet de voyage à travers la diago­nale du vide ? Suivant l’in­ter­lo­cu­teur, ma réponse varie. Parler avec la tête. Parler avec le cœur. Je ne suis pas un très bon vendeur…

« Vendez moi la diago­nale du vide ». Lorsque je présente mon projet de diago­nale du vide, on me pose parfois cette ques­tion. C’est encore arrivé ce matin.

Avoir du bagoût, de la tchatche, de l’à-propos… C’est impor­tant pour être un bon commer­cial. « Vendez moi ce stylo ! » En classe prépa, on simu­lait déjà pour nous préparer aux ques­tions du jury. Un peu dans ce genre là (atten­tion, séquence culte):

Dans cette situa­tion, deux scéna­rios possibles.

La diagonale du vide, un créneau porteur

Scénario n°1 : mon inter­lo­cu­teur attend une réponse carté­sienne. Son temps est compté (parce que c’est quel­qu’un d’im­por­tant. Les gens impor­tants sont toujours pressés, n’est-ce pas, c’est d’ailleurs à ça qu’on les recon­naît…). Il attend des éléments factuels pour statuer sur les actions à mettre en place et, éven­tuel­le­ment, donner une suite favo­rable à ma démarche.

A celui là, je fais une réponse entre­tien d’embauche. Analyse du marché, défi­ni­tion de la cible, posi­tion­ne­ment. La France première desti­na­tion touris­tique mondiale. L’ab­sence de blogs sur la ques­tion. Oppor­tu­nité à saisir. Tourisme durable. Marché d’avenir. Clien­tèle CSP+. Expé­rience de consul­tant. Réfé­rences profes­sion­nelles… Et puis on vit dans le plus beau pays du monde, non ?

Plouf… Inté­rieu­re­ment, je n’ai déjà plus très envie de travailler avec Mister déci­deur. Moi, excusez moi, je tourne à l’émotion !

La diagonale du vide, le voyage idéal

Scénario n°2 : mon inter­lo­cu­teur est en empa­thie. Je sens en lui la fibre du voya­geur. Dans sa tête, il y est déjà, dans cette diago­nale du vide. Il se verrait bien sur la route, lui aussi. Il me lance un enthou­siaste « : et pour­quoi pas faire le voyage avec un âne, comme Stevenson ? »

Lui, si j’avais plus de temps, je lui parle­rais de ma passion du voyage. Je lui racon­te­rais que je mûris ce projet depuis des années et qu’au fil du temps, il est passé à travers une succes­sion de tamis. 15 ans que je joue les orpailleurs… Depuis ma première expé­rience à l’étranger, un échange univer­si­taire au Maroc, je rêve d’un voyage idéal où je pren­drais le temps d’être vrai­ment au contact d’un pays et de ses habitants.

Les rencontres sont le sel du voyage

A lui, je lui dirais que les rencontres sont le sel du voyage et que mes semaines dans les faubourgs décrépis d’Erevan en compa­gnie d’Ar­mé­niens formi­dables valent large­ment le salar d’Uyuni et ses Boli­viens revêches.

Sans pour autant renier le coucher de soleil vu du sommet du volcan Turialba au Costa Rica, la mer de nuage des Monts Elbourz en Iran ou les éten­dues déser­tiques du Sahara mauri­ta­nien. Tous ces moments restent quand même des moments de bonheur impérissables.

Mais le meilleur reste à venir…

Le livre d’un voyage exotique en France

Peut-on faire un voyage exotique dans son propre pays ? Pour y répondre, j’ai traversé la France à pied à travers la diago­nale du vide.

Commentaires

Si j’étais à la place de la personne qui te reçoit pour poten­tiel­le­ment financer une partie du projet, j’ai­me­rais entendre un peu des 2 scena­rios. Une partie très ration­nelle : pour­quoi ce projet est celui qu’il me faut, pour­quoi il est dans l’ère du temps, viable économiquement…Mais je voudrais aussi entendre parler le passionné pour avoir le déclic : non seule­ment le projet est sérieux, mais en plus porté par un passionné qui fera que cela marche ! Ok, je signe ! 🙂
Réflé­chis bien à des argu­ments ration­nels solides, mais laisse aussi parler ton coeur ! Je suis certaine que cela pourra être le petit truc en plus qui fera que l’on se souviendra du projet et qu’on aura envie de bosser avec toi !
Bon courage!!!

Mais oui, Laurène, tu as parfai­te­ment raison ! De toute façon, je ne pourrai pas m’empêcher de laisser fuser quelques élans mal contrôlés ! Chassez le naturel… 😉
En fait, j’ai écrit ce billet un jour que j’avais eu dans la même journée les deux cas de figure l’un à la suite de l’autre : celui qui captait l’in­térêt du discours et qui s’en­thou­sias­mait et, une heure plus tard, celui qui me la jouait « je n’ai pas que ça à faire, allons à l’es­sen­tiel, je suis quel­qu’un d’im­por­tant ». Ca m’avait coupé toute envie de l’embarquer dans mon histoire…
Merci pour les encou­ra­ge­ments, en tout cas 🙂

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