La gourgue d’Asque est une mystérieuse forêt humide couverte de lychens et de mousses au coeur des baronnies des Pyrénées. On la surnomme “la petite Amazonie”. Nous partons en van découvrir cet environnement, paradis des botanistes et des amoureux de nature.
Faute de pouvoir marcher, le voyage continue dans la camion de Yann. Des plumes de rapaces se balancent au bout du rétroviseur. Naturaliste amateur et passionné, Yann rêve d’acquérir un terrain, de construire sa ferme et de faire pousser une foule d’espèces.
Il m’emmène découvrir une forêt perdue dans un endroit hors du temps. Occasion aussi de rendre à ses vieux amis une petite visite de courtoisie. Du col des Palomières, on devine la cuvette qui délimite cette enclave hors du monde : les baronnies des Pyrénées. La vue est impressionnante.
« À partir d’ici, on peut enlever la ceinture. Les flics ne traînent pas trop dans le coin. »
La petite Amazonie des Pyrénées
Au siècle passé, l’endroit a connu un dépeuplement massif. Descendre dans la plaine : logique du XXème siècle. Aujourd’hui vivent ici ceux qui résistent ou qui remontent à contre-courant.
Quelques villages s’accrochent aux reliefs. Les troupeaux de moutons gambadent devant le camion. Les vallées sont encaissées, il faut sortir le grand angle pour repousser les parois. Mon téléphone ne capte plus aucun signal.
Arrivé au village de Banios, au détour d’un virage, un petit chemin descend vers le fond de la vallée où nous garons le camion. Noyé dans la végétation, un pont sur la gauche mène à l’ancienne scierie aujourd’hui abandonnée qui exploitait la force hydraulique des eaux vives de l’Arros.
Ce sont elles qui ont taillé dans la roche calcaire ces gorges qui se resserrent en remontant le cours de l’eau jusqu’à sa source.
L’atmosphère se fait plus humide, la lumière pénètre avec peine. C’est la gourgue d’Asque, la petite Amazonie des Pyrénées, une forêt où la mousse règne en maître. Le sol est tapissé de vert, les arbres, penchés sur le torrent, perchés sur les rochers, se drapent de lychens et prennent des airs de grands sages vénérables.
Sentier de randonnée de la Gourgue d’Asque
Le parking marque le départ du sentier balisé de 9km qui permet de découvrir la faune et la flore (prenez des jumelles). Les balises apportent des informations botaniques et des explications pour mieux comprendre le phénomène d’humidité exceptionnel qui règne dans cette gorge. Plusieurs parcours sont disponibles et varient entre 1h30 et 3h de marche. Le premier kilomètre est accessible aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite. Un itinéraire idéal pour une petite randonnée à la journée ou une balade en forêt rafraîchissante.
Les chevreuils de la vallée
Une autre pépite se trouve sur notre route : le gouffre d’Esparros, une grotte souterraine recouverte de cristaux, de stalagtites et de concrétions calcaires. Malheureusement fermé en cette période hivernale, nous profitons du paysage et de la route panoramique avec le projet de passer la nuit dans les Baronnies.
Mais moins facile de parquer un van pour la nuit que de planter la tente. On se replie sur Bagnères-de-Bigorre chez Gab, un vieil ami de Yann, charpentier-menuisier. Un chevreuil comme on appelle ici les chevelus mal rasés.
Dans quelques jours, tous les gens des Baronnies afflueront vers Bagnères à l’occasion du marché, le grand lieu de retrouvailles hebdomadaire. Je devrais faire quelques rencontres qui valent le détour et poursuivre ma découverte des Pyrénées de l’intérieur.
Pour l’heure, Gab m’emmène marcher en montagne.
Commentaires
Bonsoir Mat,
Encore merci pour toutes vos belles photos et vos récits toujours très agréables à lire et découvrir. C’est un vrai plaisir de suivre votre parcours 🙂
Saint Savin.….cela m’a ramenée à une vieille lecture que j’avais adorée « sur les bords de la rivière Piedra » de Paulo Coelho.
Bon courage à vous pour la suite. Et belle route 🙂
Merci Catherine ! Et merci pour le bouquin de Paulo Coelho que j’ajoute à ma liste de bouquins à lire. Un jour je prendrai un an pour ne faire que ça : lire les bouquins que j’ai listés !! À bientôt 🙂
Toujours sympa ce voyage , et la forme est revenue ou le lumbago se rappelle toujours à votre bon souvenir ?
Merci Marie Claude ! La forme est revenue, même s’il reste encore quelques réminiscences de temps en temps. J’ai changé de système de portage et mon dos et mes genoux me disent merci 🙂
Salut mon ami !
je suis content que tu aies commencé ton texte par mes filles ! Et merci pour les Barons ! C’est rigolo ! Et merci également pour les bâtons de marche ! C’est toi, le seigneur !
J’ai envie de t’appeler un de ces quatre. Tu me dis quand ce sera pas compliqué pour toi ?
Bises
Monsieur le baron ! 😉
Bah avec plaisir, tu parles… Pour me joindre, plutôt le soir pour avoir plus de chance. En journée, pas toujours du réseau, pas toujours de la batterie…
J’essaierai moi aussi de mon côté ! La bise
coucou Mat,
Lourdes ! quels souvenirs !
j’ai bien ri en lisant « les bavoirs à l’effigie de Bernadette »… !!!
C’est vrai qu’aux abords de la grotte, que de commerçants de bondieuseries.
Les ramanances par centaines de kilos, certes,mais aussi des actes de foi authentiques, un peu comme le tien.
Et la marche aux lumières le soir, c’est magique, même si on a les pieds comme des steaks d’avoir marché toute la journée pour accompagner les malades jusqu’à la source.
Coucou Bleue ! Oui c’est vrai, il y a aussi une vraie ferveur, on sent que c’est chargé d’émotion tout ça, des cierges brûlent pour des années, des gens pleurent, la roche est toute lisse de mains posées…
Mais il faisait un temps tellement dégueulasse que le site était désert. On ne voyait que les boutiques, du coup…
J’avais pris plein de photos des bondieuseries les plus kitsches mais elles sont tombées à la mer… Perdues donc, sauf pour les poissons !
Bon dis-donc t’a bien bossé ton blog ! je vois les améliorations lectures après lectures… Et quelles jolies photos des Pyrénées 🙂
On en prend plein les yeux de ces bois de mousse et de cette neige poudrée.
Pffffff, j’ai eu tellement de mal à choisir les photos… J’en ai des dizaines ! C’était dingue ce coin.
Et la neige, c’était quand même l’objectif du voyage dans les Pyrénées alors je n’allais pas bouder mon plaisir 🙂
Je compte bien revenir dans les Pyrénées, c’est magnifique…